RDC : offensive contre l’octroi illégal de permis de coupe à des Chinois (1 mn 30)

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Greenpeace, cinq ONG congolaises et un député ont annoncé mardi 17 avril leur décision de saisir la justice et le Parlement pour obtenir l’annulation de la ré-attribution de concessions forestières à des sociétés chinoises dans la zone des tourbières en République démocratique du Congo.

En mars, le ministre de l’Environnement congolais Amy Ambatobe « a procédé à la délivrance d’au moins deux permis de coupe industrielle pour l’année 2018 aux opérateurs chinois qui ont vu leurs titres illégaux réintégrés en février », dénoncent dans un communiqué cinq ONG congolaises et Greenpeace. Les organisations signataires « vont bientôt déposer une requête formelle devant la Cour suprême de Justice en annulation de l’arrêté relatif à la réintégration en février des titres illégalement attribués à la Société la Millénaire Forestière (SOMIFOR) et à la Forestière pour le Développement du Congo (FODECO) ». « Au Parlement, j’ai déposé une question orale avec débat adressée au ministre de l’Environnement sur la ré-attribution des concessions forestières de 650.000 ha à [ces] deux firmes chinoises dans la zone où sont situées les tourbières », a déclaré à l’AFP le député Juvénal Munubo, confirmant les propos de ces ONG. Sa démarche vise à pousser le gouvernement à « annuler l’attribution de ces concessions » aux exploitants forestiers car « il en va de la préservation de l’écosystème ». « C’est une contradiction entre un gouvernement qui déclare protéger l’environnement » en même temps qu’il fait montre de « visées très commerciales », a estimé ce député d’opposition. Pour M. Munubo, M. Ambatobe doit dire devant les parlementaires « s’il a levé le moratoire de 2002 », décrété dans l’attribution de nouvelles licences d’exploitation forestière industrielle, en vue de mettre de l’ordre dans le secteur. La date de ce débat n’est pas encore fixée. Les services du ministre de l’Environnement n’ont pu être joints par l’AFP. La RDC abrite plus de 60% des forêts denses du Bassin du Congo, le deuxième massif forestier tropical de la planète après l’Amazonie. Le pays possède ainsi la deuxième forêt tropicale primaire de la planète (86 millions d’hectares). En octobre 2017, Greenpeace et un groupe d’experts ont mené une campagne de communication sur les tourbières qui couvrent 145.000 km2 d’un espace marécageux à cheval entre le Congo-Brazzaville et la RDC, soit une zone un peu plus grande que l’Angleterre. Ces tourbières stockent environ trente milliards de tonnes de carbone. Cela représente autant de carbone que les émissions d’énergie fossile de toute l’humanité sur trois ans, selon les experts.