Agriculture: faute de gouvernement, la FNSEA fait sa loi

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Les diverses promesses faites par le gouvernement démissionnaire au monde agricole étant dans les limbes, l’alliance syndicale majoritaire FNSEA et Jeunes agriculteurs (JA) a présenté jeudi son propre texte afin d’apporter rapidement « des réponses concrètes » dans les fermes et sortir du statu quo.

« L’agriculture aujourd’hui a besoin d’autre chose que d’expédier les affaires courantes, elle a besoin de décisions », a déclaré le président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) Arnaud Rousseau lors d’un point presse à Paris.

A court terme, les syndicats réclament des mesures d’urgence pour les céréaliers affectés par de faibles rendements, avec notamment l’octroi de prêts bonifiés (à taux préférentiels), et pour les éleveurs touchés par des maladies sanitaires, avec la gratuité des vaccins sur tout le territoire.

A moyen terme, les organisations demandent à ce que les promesses faites lors de la crise agricole du début d’année soient respectées.

« L’absence de réponse, ça amène aussi à la colère (…), et je crois que personne n’a intérêt à ce qu’elle éclate au grand jour », a souligné Arnaud Rousseau.

« Quand vous avez en face de vous des gens qui vous ont dit +on a compris et on vous fait des promesses+ et que vous vous retrouvez six mois après avec une récolte catastrophique ou des troupeaux qui sont touchés par une maladie, et qu’en plus vous avez le sentiment qu’on n’a pas répondu à vos questions, il y a une terrible frustration », a-t-il ajouté.

Le projet présenté jeudi par la FNSEA et les JA, une « loi pour entreprendre en agriculture », reprend une partie des dispositions de la loi d’orientation et le renouvellement des générations en agriculture, adoptée en première lecture à l’Assemblée en mai avant d’être suspendue avec la dissolution.

Les syndicats ont ajouté à ce texte bloqué avant son passage au Sénat plusieurs éléments.

D’une part des mesures qui devaient initialement être déclinées dans d’autres textes, comme un soutien aux éleveurs bovins. D’autre part, ils ont donné corps à de vieilles revendications, en formalisant par exemple le principe « pas d’interdiction (de pesticide, NDLR) sans solution ».

Le texte peut « faire l’objet de débats » avec les parlementaires mais « on a besoin d’une réponse très rapide pour les agriculteurs parce que les sujets s’enchaînent et qu’on ne bouge pas beaucoup depuis un ans », a indiqué Pierrick Horel, président des Jeunes agriculteurs