Guêpes : ces grandes détestées qui nous rendent de grands services

Photo d'illustration ©CApri23auto de Pixabay

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Non aux bouteilles inversées ou aux verres remplis de sirop de grenadine pour piéger les guêpes lors des repas d’été! Une étude scientifique publiée dans la revue Biological Review vient casser les préjugés sur ces insectes détestés en montrant les avantages qu’ils ont pour l’homme.

Alors que de nombreuses populations d’insectes sont en déclin, il semblerait que la guêpe, plutôt mal-aimée, résiste plutôt bien aux changements globaux. Or une nouvelle étude publiée dans la revue Biological Review témoigne de son rôle non négligeable pour l’environnement et l’homme. Les recherches se sont concentrées sur les 33 000 espèces connues de guêpes « aculeata ». Il existe 100 000 espèces de guêpes connues en réalité, mais environ 70 000 sont parasites et déjà assez bien étudiées. Les auteurs de l’étude précisent que les guêpes sont les plus grands prédateurs du royaume des insectes. « Des recherches récentes ont montré que ces guêpes communes peuvent lutter contre la légionnaire d’automne (Spodoptera frugiperda) qui attaque les cultures de maïs au Brésil, et contre un papillon de nuit foreur qui mange la canne à sucre », rapporte le journal d’informations Britannique The Guardian.

Pour ceux qui doutent encore de l’utilité des guêpes, les auteurs ont pris soin de citer les divers avantages pour l’homme de ces insectes. Les guêpes sont en effet de voraces prédateurs d’insectes nuisibles, ce qui rend un grand service à l’agriculture. Elles peuvent également produire de puissants antibiotiques dans leur venin, pollinisent les plantes et constituent même un « snack » nutritif prisé de certaines populations. Le professeur Seirian Sumner de l’University College de Londres qui a participé aux recherches explique au Guardian que les guêpes solitaires sont « super cool ». « Leur venin contient un cocktail incroyable qui paralyse la proie et contient également beaucoup d’antibiotiques » a-t-il précisé. En effet, les propriétés antimicrobiennes du venin, de la salive et des sécrétions larvaires des guêpes sont reconnues depuis longtemps par la médecine traditionnelle.

L’analyse a trouvé des preuves que les guêpes visitent au moins 960 espèces de plantes, dont 164 dépendent entièrement d’elles pour la pollinisation. Il s’agit notamment d’orchidées dont les fleurs attirent les guêpes mâles en imitant le dos d’une guêpe femelle. Les guêpes piqueuses visitent les fleurs pour se nourrir de nectar. Elles attrapent des insectes exclusivement destinés aux larves une fois de retour au nid. Sumner précise que les scientifiques ne savent pas encore si ce comportement permet réellement de polliniser les plantes. En revanche « ce qui risque d’être utile, ce sont les guêpes jaunes (guêpes sociales prédatrices des genres Vespula et Dolichovespula), tant détestées, car, lorsqu’on les examine au microscope, elles sont vraiment très poilues et peuvent être couvertes de pollen ».

Accéder à l’étude