Interdire la pêche destructrice dans les aires marines protégées est plus rentable que de l’autoriser

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Une analyse socio-économique commandée par l’ONG Seas At Risk montre qu’interdire les techniques de pêche destructrices pour les fonds marins dans les aires marines protégées est plus rentable que les autoriser.

Les techniques de pêche ayant un impact sur les fonds marins comme le chalut de fond ou encore la pêche à la drague sont les plus destructrices et les plus nuisibles pour l’environnement. D’après l’association France Nature Environnement (FNE), ces engins raclent jusqu’à 41 % des invertébrés présents dans les fonds marins alors que le plancher océanique peut mettre jusqu’à six ans pour se rétablir. Ces méthodes libèrent aussi autant de carbone que le transport aérien, ce qui amplifie directement le changement climatique. La pêche au chalut est encore fortement pratiquée dans les eaux profondes et même dans les aires marines protégées (AMP), comme dans le Golfe de Gascogne où entre 2015 et 2018, 229 990 heures de pêche au chalut de fond et à la drague ont été comptabilisées. Dans l’inconscient collectif, l’interdiction de ces activités est souvent perçue comme une perte de rentabilité. Pourtant, une récente étude commandée par l’ONG européenne Seas At Risk et réalisée par New Economics Foundation (NEF) révèle que l’interdiction de ces techniques de pêche destructrices pour les fonds marins dans les AMP est plus rentable que de leur autorisation.

L’étude dévoile que bannir ces techniques dans les aires marines protégées a non seulement des conséquences bénéfiques et concrètes pour la protection de la biodiversité, mais s’avère aussi rentable à très court terme. En effet, dès la quatrième année de son entrée en vigueur, il est possible d’observer des bénéfices économiques selon NEF. Le document note que les principaux avantages commerciaux de l’interdiction de ces méthodes de pêches seraient notamment la création de nouvelles activités de loisir et la présence de poissons plus gros et en plus grande abondance, pouvant être pêchés de façon durable.

Ainsi, au bout de 13 ans d’interdiction, chaque euro dépensé rapporterait 3,41 euros : en 20 ans, cela entrainerait un gain net cumulé de 8,4 milliards d’euros, affirme l’analyse. « Plus important encore, les conséquences d’une mer saine et d’écosystèmes résilients bénéficieraient à la population en termes de régulation du climat, d’eau propre, de piégeage du carbone et de protection contre les phénomènes naturels extrêmes », explique FNE dans un communiqué.

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