Les plus grandes aires protégées présentent les niveaux de déforestation les plus élevés

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Une étude publiée dans la revue Nature Ecology & Evolution montre que la désignation d’une terre comme zone protégée réduit, mais n’arrête pas la déforestation. Selon ces recherches, les taux de déforestation ne sont inférieurs que de 41 % dans les zones protégées par rapport aux autres zones.

L’Afrique, l’Europe et l’Amérique du Sud présentent les taux les plus élevés de perte de forêts au sein de ses aires protégées. Une étude publiée dans la revue Nature Ecology & Evolution relève que la désignation d’une terre comme zone ou aire protégée réduit, mais n’arrête pas la déforestation. Les recherches ont montré que les taux de déforestation sont 41 % plus faibles dans les aires protégées que dans les autres zones. Les chercheurs ont par ailleurs constaté que seulement 6,5 % des forêts sont protégées de manière adéquate, ce qui est loin de l’objectif d’Aichi de 17 % fixé par la Convention sur la diversité biologique (CDB).

Les auteurs ont utilisé la base de données mondiale sur les aires protégées ainsi que des cartes de l’évolution des forêts pour examiner les taux de perte de forêts sur 5,3 millions de km2 de terres protégées dans 63 pays entre 2001 et 2018. Les taux de perte de forêts dans les aires protégées ont été comparés au taux de perte de forêts dans des zones non protégées présentant des caractéristiques similaires. Les chercheurs ont également créé des indices pour quantifier l’efficacité avec laquelle les pays protègent les terres par rapport aux taux de déforestation, à la richesse des espèces de vertébrés et à la biomasse aérienne des arbres.

Leurs résultats indiquent que 15,7 % des forêts du monde sont désignées comme protégées, mais que seulement 6,5 % des forêts sont réellement protégées de manière efficace. Un chiffre loin de l’objectif de 17 % fixé par la Convention d’Aichi sur la diversité biologique pour 2020. L’Afrique, l’Europe et l’Amérique du Sud présentaient les taux les plus élevés de perte de forêts au sein des aires protégées, tandis que l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et les chaînes d’îles voisines présentaient les taux les plus faibles. Lorsque l’efficacité des aires protégées est prise en compte, la Chine présente le plus faible pourcentage de terres réellement protégées et la Nouvelle-Zélande le plus élevé.

D’après les chercheurs, le manque de financement pour la surveillance et la mise en œuvre limite l’efficacité des aires protégées et cela peut être particulièrement vrai pour les grandes zones. Alors que de nouveaux objectifs sont négociés dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique (CDB) qui aura lieu à Kumming en Chine, les auteurs, ainsi que d’autres scientifiques, proposent que ces objectifs soient fondés sur des mesures de qualité et des résultats souhaités en matière de conservation, comme la préservation des habitats essentiels et les besoins des différentes espèces.

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