Espace insuffisant, enclos dangereux, nourriture non adaptée… La fondation britannique Aspinall qui défend la conservation de la nature tacle vendredi dans un rapport les pratiques d’une trentaine de zoos européens et dénonce la complaisance de l’association professionnelle dont ils sont membres, l’EAZA.
La fondation affirme avoir constaté plus de 3.000 violations des règles en vigueur concernant le traitement des animaux dans 29 zoos qu’elle a inspectés discrètement durant 18 mois, tous membres de l’Association européenne des zoos et aquariums (EAZA).
Cette dernière regroupe plus de 400 établissements, essentiellement en Europe, dont la mission est de « définir et démontrer l’excellence dans la conservation des espèces, grâce à une approche transparente et collaborative de la gestion des populations, du soin et du bien-être des animaux sauvages », selon son site internet.
Au total, les violations constatées concernent 162 espèces de mammifères, assure le rapport.
« Les éléphants sont victimes du plus grand nombre de violations, devant les rhinocéros, les lions, les tigres et les girafes », détaille le rapport, qui liste notamment « des espaces insuffisants et non adaptés, des enclos dangereux, l’absence de piscine », ou encore « une nourriture non adaptée », autant d’éléments « qui représentent des situations non conformes » aux standards de l’EAZA.
Parmi les zoos où le plus d’irrégularités ont été constatées, figurent ceux de Sosto et Budapest en Hongrie, de Madrid en Espagne, le zoo de Boissières en France (Loire-Atlantique) ou encore le Bioparc de Valence en Espagne.
Les faits constatés « soulèvent de sérieux doutes sur la capacité de l’EAZA » à faire appliquer ses propres standards auprès de ses membres et à contrôler leurs agissements, pointe encore le rapport.
« Les +zoocrates+ qui dirigent ces établissements font du mal aux animaux en créant le mythe de la conservation tout en faisant preuve d’un grand manque de connaissances et de soins en à la matière », dénonce Damian Aspinall, président de la fondation, cité dans un communiqué.
Il s’agit d’une « trahison du public, des animaux et de la nature en général », ajoute-t-il, espérant que ce rapport permettra un « sursaut ».
Dans une réaction transmise à l’AFP, la directrice générale de l’EAZA, Myfanwy Griffith, a dénoncé un rapport « qui ne représente pas fidèlement les objectifs et l’efficacité du programme d’accréditation » des zoos membres de l’EAZA, et qui « montre une compréhension erronée du bien-être animal ».
Elle assure que l’association « s’appuie sur la meilleure science disponible » en la matière et critique la méthodologie de la fondation