Bouquetins du Bargy : les locaux de FNE vandalisés en Haute-Savoie

Benjamin Brandt de Pixabay

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Benjamin Brandt de Pixabay
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Des locaux abritant les bureaux de France Nature Environnement (FNE) en Haute-Savoie ont été vandalisés dans la nuit, a indiqué lundi l’association, qui fait un lien entre cette attaque et sa position dans le dossier des bouquetins atteints de brucellose.

Dix tonnes de lisier ont été répandues dans la nuit de dimanche à lundi sur les façades et les véhicules garés devant le bâtiment, qui abrite plusieurs organisations, et un énorme tas de fumier bloque la porte d’entrée du bâtiment, indique FNE, dénonçant un acte « déplorable » et des « tentatives d’intimidation » à son encontre. Il s’agit de la deuxième attaque de ce genre en moins de six mois, relève-t-elle, estimant être devenue « une cible facile, un bouc émissaire pour certains agriculteurs » en raison de son opposition à l’abattage indiscriminé de 170 bouquetins dans le massif du Bargy. Les animaux sont soupçonnés d’être infectés par la brucellose, une maladie bactérienne redoutée des éleveurs et donc susceptibles de contaminer les vaches lors de leur séjour estival en alpage dans ce massif. Mais la mesure d’abattage, ordonnée en mars par le préfet de Haute-Savoie, avait été suspendue par le tribunal administratif de Grenoble le 17 mai suite à un recours déposé par sept associations dont FNE, en attendant un jugement sur le fond. Suite à cette suspension, la FDSEA de Savoie avait fait part de sa « colère » et accusé les ONG environnementales de « faire preuve de trahison ». La Confédération paysanne avait de son côté « réclamé d’urgence un nouveau plan de gestion de la harde de bouquetins dans le massif et des mesures pour assurer la possibilité d’une montée sans risque en alpage pour les éleveurs et leurs troupeaux ». Evoquant la vandalisation du local, la nouvelle ministre de la Transition écologique, Amélie de Montchalin, a déclaré lundi vouloir « de la radicalité dans les résultats, par le concret (…) Nous ne voulons pas de la radicalité dans la rue, nous ne voulons pas de violence mais bien de la démocratie, du dialogue. » Les mesures d’abattage de bouquetins avaient été prises suite à l’apparition en novembre 2021 d’un cas de brucellose dans une exploitation laitière de Saint-Laurent (Haute-Savoie). Le troupeau de 235 bêtes avait été intégralement abattu malgré une forte mobilisation locale. La préfecture a pris la semaine dernière un nouvel arrêté permettant des opérations de capture des bouquetins suivies de tests et d’euthanasie pour les animaux qui se révéleraient positifs.