Plus de 200 militants de la lutte contre les « bassines » des Deux-Sèvres ont manifesté jeudi à Orléans devant l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, pour réclamer notamment des études scientifiques avant la construction des retenues d’eau destinées à l’irrigation.
Dans le calme, les membres du collectif Bassines non merci ont accroché des banderoles, « Pas un centime pour les bassines » notamment, sur les grilles de l’établissement, sous le regard d’une trentaine de policiers en tenue anti-émeute. Une délégation de manifestants et de parlementaires, dont certains récemment mobilisés à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), ont été reçus par plusieurs membres du conseil d’administration de l’Agence de l’eau, notamment la préfète de la région Centre-Val de Loire, Régine Engström, présidente du conseil d’administration de l’Agence. « On demande des études sur les volumes prélevables. Cela devrait être la première chose à faire. Dans les Deux-Sèvres, ces études n’ont pas été faites et les bassines se font quand même », a regretté Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines non merci Sèvre niortaise-Marais poitevin. « Les administrateurs n’ont pas su s’entourer d’experts. On a une Agence de l’eau particulière car c’est la seule qui n’a pas de conseil scientifique. Sur quoi ils éclairent leurs avis ? Sur du lobbying, c’est la FNSEA qui fait la pluie et le beau temps », a-t-il insisté. L’eurodéputé EELV Benoît Biteau a aussi regretté le passage au « rouleau-compresseur » de l’Etat, malgré les « nombreux recours » déposés par le collectif. De son côté, l’Agence de l’eau a rappelé que le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux 2022-2027 du bassin Loire-Bretagne adopté en mars prévoit que « le stockage hivernal de l’eau constitue une des solutions pour remplacer des prélèvements en été ». « Le programme d’intervention (…) prévoit la possibilité de financer des retenues de substitution quand elles s’inscrivent dans de tels projets de territoire. C’est dans ce cadre que le conseil d’administration avait validé une aide financière pour les retenues de substitution sur le bassin versant de la Sèvre niortaise et du Mignon », a indiqué l’Agence dans un communiqué. L’institution a précisé qu’elle disposait d’un conseil scientifique depuis la mi-octobre. Fin octobre, plusieurs milliers de personnes ont manifesté contre la construction de la retenue de Sainte-Soline, deuxième ouvrage d’un projet de seize réserves de substitution élaboré il y a quatre ans par un groupement de 400 agriculteurs.