Le « statut vert des espèces » : le nouvel outil de classification de l’UICN

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Depuis 10 ans un collectif de scientifiques travaille sur un nouvel outil de l’UICN qui voit aujourd’hui le jour : le « statut vert des espèces ». Ce dernier permet de dresser un tableau plus détaillé de l’état de conservation d’une espèce. Les premières évaluations ont été publiées dans la revue Conservation Biology.

Avec la liste rouge des espèces menacée de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), les scientifiques se focalisent généralement sur la surveillance de la proximité des espèces menacées d’extinction et mettent régulièrement à jour leur classement. Aujourd’hui l’ONG dévoile son tout nouvel outil : le « statut vert des espèces » qui permettra de fournir une vision plus riche de l’état de conservation d’une espèce en indiquant dans quelle mesure elle est proche de retrouver la taille et la santé de sa population d’origine. Les premières évaluations, publiée dans la revue Conservation Biology, comptent 181 espèces dont le pigeon rose, présent sur l’île Maurice ou encore le loup gris.

En analysant la taille historique de la population d’une espèce, sa répartition actuelle, le succès des efforts de conservation antérieurs et la viabilité de l’habitat, le statut vert des espèces permettra aux chercheurs de voir où en est le rétablissement de certaines des espèces menacées d’extinction sur Terre. Les auteurs de l’étude publiée dans Conservation Biology citent notamment le condor de Californie, une espèce de grands oiseaux charognards. Ils indiquent que seulement 201 de ces oiseaux sont suffisamment âgés pour se reproduire à l’état sauvage et on les trouve exclusivement en Arizona et dans le sud de la Californie, ce qui leur vaut d’être classés dans la catégorie « en danger critique d’extinction » sur la liste rouge de l’UICN. Cependant, la première évaluation verte de la situation a révélé que la poursuite des efforts de conservation pourrait permettre un important rebondissement au cours du siècle prochain, pour atteindre près de 75 % de l’état de rétablissement complet de l’espèce.

Pus de 200 scientifiques représentant 171 institutions ont passé une dizaine d’années à travailler sur ce nouvel outil. Lors de l’élaboration, les scientifiques n’ont pas analysé exclusivement le statut des espèces végétales et animales en danger les plus menacées. Ils se sont intéressés à des espèces telles que le loup gris, qui n’est pas menacé, mais est loin d’avoir retrouvé son habitat d’origine sur le plan écologique, et la libellule des rivières, qui est désormais classée parmi les espèces les moins préoccupantes sur la liste rouge de l’UICN après que la législation environnementale a contribué à améliorer la santé des rivières et à réduire la pollution de l’eau en Europe.

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