Le Comité national des pêches demande, dans une optique de préservation de la ressource, l’interdiction de la pêche dans la zone poissonneuse du plateau de Rochebonne, dans le Golfe de Gascogne, a-t-il annoncé dans un communiqué. Une requête que la ministre de la Mer a salué.
Le Comité national des pêches (CNPMEM) souhaite faire interdire la pêche dans la zone du plateau de Rochebonne (Golfe de Gascogne), très poissonneuse. Cette demande « reflète l’engagement de toute une filière depuis de nombreuses années pour une transition vers une pêche toujours plus responsable et durable« , explique dans un communiqué Jean-Luc Hall, directeur général du CNPMEM.
Le plateau de Rochebonne est un relief sous-marin situé dans la Zone économique exclusive (ZEE), à une trentaine de milles nautiques (50 km) des côtes les plus proches (au large de l’île de Ré). L’ensemble des structures professionnelles de la façade Atlantique (comités régionaux et organisations de producteurs), sous l’égide du CNPMEM, a adressé lundi 19 avril un courrier en ce sens à la ministre de la Mer Annick Girardin. « Dans le contexte actuel, où la filière est confrontée à des difficultés majeures, cette proposition des structures professionnelles doit répondre à une volonté forte des pêcheurs, accompagnée des pouvoirs publics, d’assurer la pérennité des activités socio-économiques face à la montée d’objectifs souhaitant répondre à des enjeux écologiques« , indique la missive dont l’AFP a obtenu une copie. « Les pêcheurs ont intérêt à ce qu’il y ait des zones où on ne prélève pas parce que dans ces zones la richesse se développe et ça profite à toute la partie extérieure« , a précisé à l’AFP Jean-Luc Hall.
Le CNPMEM demande l’interdiction de la pêche professionnelle, avec une dérogation pour la pêche à la ligne, dans une zone de 42 km2, pendant une durée de 10 ans, avec une extension de cette interdiction aux navires étrangers. Il demande également la mise en place d’un suivi scientifique. La pêche au chalut pélagique avait déjà été interdite fin 2019 sur le plateau de Rochebonne, haut lieu de la biodiversité. Actuellement, une vingtaine de navires continuent d’y pêcher, selon le comité des pêches. Ils sont en revanche entre 300 et 400, dont des bateaux espagnols, à pêcher tout autour de ce site classé pour partie Natura 2000.
Annick Girardin a salué la proposition des pêcheurs qui témoigne de leur engagement pour une pêche durable et qui s’inscrit dans les travaux menés en concertation dans le cadre de la mise en œuvre du document stratégique de la façade Sud Atlantique. Ces propositions concrètes des pêcheurs professionnels répondent directement aux enjeux du Plateau de Rochebonne :
- Interdiction de pêche pour tout engin ;
- Périmètre dit « des quatre bouées » représentant une surface de 42 km² ;
- Outil juridique mobilisé : cantonnement de pêche (arrêté ministériel) ;
- Durée de 10 ans ;
- Extension aux navires battant pavillon étranger via une procédure de Régionalisation ;
- Mise en place d’un suivi scientifique.
Elles vont être travaillés dans les prochaines semaines afin d’aboutir à la signature d’un arrêté ministériel de zone de cantonnement. Cette zone de cantonnement permettra la préservation de ce site emblématique caractérisé par des valeurs écologique, halieutique et patrimoniale fortes. Elle correspond à une aire marine délimitée dans laquelle l’exercice de la pêche est interdit, à titre professionnel ou de loisir (y compris la pêche sous-marine). Son but est de permettre le repeuplement des fonds marins pour une meilleure exploitation des ressources vivantes.