Face à l’urgence climatique, six ONG de conservation de la nature du bassin méditerranéen ont annoncé vendredi 12 mars leur union dans un « consortium » destiné à développer des projets plus ambitieux en faveur de la biodiversité d’une des régions les plus menacées au monde.
Un Consortium méditerranéen pour la biodiversité a été créé vendredi 12 mars à Marseille. Il rassemble l’Initiative MedWet, le Réseau des aires marines protégées de Méditerranée (MedPan), l’Initiative pour les petites îles de Méditerranée (PIM), la Tour du Valat (TdV), l’Association internationale des forêts méditerranéennes (AIFM) et le Centre de coopération pour la Méditerranée de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). « Même s’il y a déjà un grand nombre d’organisations aux programmes ciblés sur la Méditerranée, ça ne suffit pas pour faire face à cette vitesse de changement (…) il faut vraiment s’organiser ensemble« , a plaidé au cours d’une conférence de presse en ligne Puri Canals, présidente de MedPan.
Le bassin méditerranéen, a rappelé Mathieu Thévenet, de l’initiative Petites îles de Méditerranée, « fait partie des espaces particulièrement riches à travers la planète, mais aussi des espaces fragiles, donc des zones vers lesquelles nos efforts doivent se concentrer« . La zone compte 20 à 30% d’espèces endémiques, dont beaucoup sont en voie de disparition, surtout les espèces marines. Le consortium a vocation à être financé « par des montages de projets en commun, après discussion avec différents bailleurs« , a expliqué Fabrice Bernard, du Conservatoire du littoral, qui soutient le consortium.
Les associations souhaitent notamment développer un système d’alertes lorsque des menaces particulières surgissent sur la biodiversité. « En général, on arrive toujours avec un train de retard« , a constaté Jean Jalbert, de la Tour du Valat, un institut de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes. « L’idée, c’est développer un mécanisme d’alerte précoce par notre réseau d’acteurs, si un site de biodiversité remarquable est menacé par un projet, qu’on puisse agir avant« .
Le consortium espère aussi remédier au « décalage de moyens observé entre la Méditerranée du Nord et du Sud, de l’Est et de l’Ouest« , a aussi ajouté M. Thévenet. « Parfois on a des millions (d’euros) déployés sur un projet de conservation en Méditerranée du Nord alors qu’on a des zones plus remarquables au Sud« . La Méditerranée, qui représente moins de 1% de la surface des océans du globe et sa région et pas plus de 2% de la surface boisée mondiale, est au cœur d’enjeux environnementaux urgents, notamment parce qu’elle est très fréquentée (elle est la première destination touristique mondiale).