Bordeaux inaugure sa première micro-forêt destinée à « casser le bitume »

Photo d'illustration ©-Giulia-Ghiotto-de-Pixabay

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Le maire EELV de Bordeaux Pierre Hurmic a inauguré mardi 9 mars la première micro-forêt de la ville sur une place jusqu’alors réservée au stationnement automobile, une opération « emblématique » du plan de végétalisation mené par la nouvelle mairie écologiste.

Bordeaux a inauguré sa première micro-forêt sur une place jusqu’alors réservée aux automobiles. « On n’est pas là depuis longtemps mais on commence à casser le bitume. C’est une plus-value pour tout un quartier, il y a une obligation de créer des îlots de fraîcheur« , a expliqué le maire de Bordeaux devant la presse après avoir planté le premier chêne de cette nouvelle place. « Un espace de 100m2 de forêt réduit de un degré la température dans les rues adjacentes« , a affirmé Pierre Hurmic, rappelant qu’une « dizaine de micro-forêts » similaires étaient à l’étude à l’échelle de la métropole bordelaise.

Encore en cours de plantation, cette place de 180m2 dans un quartier résidentiel du sud de Bordeaux, doit accueillir une micro-forêt très dense constituée de 600 plants forestiers, comprenant 25 espèces d’arbres et une soixantaine d’herbacés différents, pour un coût total de 50.000 euros, selon la mairie. « La plantation est un acte altruiste« , explique Christophe Dangles, responsable du service arbre et forêt à Bordeaux métropole. « On plante pour les générations suivantes« , poursuit-il, précisant que cette place « imaginée comme un décor » n’était pas vouée à accueillir du public.

Sur place, les riverains accueillent sans véritable enthousiasme ce nouvel aménagement, à l’origine de la suppression de « 13 places de parking » selon Cyrille, installé depuis une quinzaine d’années dans le quartier, « pas content » de devoir payer « 15 euros par mois pour chercher une place de stationnement » (résidentiel). Michel, 69 ans, propriétaire d’une maison donnant sur la future micro-forêt, est « plutôt favorable » au projet mais le retraité regrette une décision politique « sans concertation » pour planter « des chênes qui vont mettre 30 ans à pousser« . « Il faudra plusieurs dizaines d’années avant d’avoir un arbre adulte« , concède Didier Jeanjean, adjoint au maire en charge de la nature en ville, conscient de « changer les habitudes » après des « décennies de culture de la voiture« .

Cette première micro-forêt est conçue comme la première « déclinaison » de la stratégie de végétalisation de l’espace public portée par Pierre Hurmic, visant à « passer d’une ville très minérale à une ville plus végétale« . Fin 2020, la municipalité avait présenté son plan « Bordeaux grandeur Nature » prévoyant notamment le triplement du budget consacré aux plantations, fixé à 300.000 euros, et la protection d’espaces en friche de la bétonisation.