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Trois questions à Christophe Viret, directeur du Parc national du Mercantour

ANES : Vous organisez du 29 juin au 2 juillet une rencontre nationale des directeurs de parcs nationaux. Pour quoi faire ?

Christophe Viret : Les présidents et directeurs des 10 parcs nationaux français seront en effet présents pour rencontrer, notamment, le directeur général de l’Agence française pour la biodiversité et celui de l’eau et de la biodiversité du Ministère de la transition écologique et solidaire.

A l’issue de ce débat, les parcs lanceront un appel à destination des autorités nationales que nous qualifierons d’Appel de Barcelonnette. Ils tiennent à réaffirmer ce que sont les parcs nationaux, ce qu’ils font et quelles sont leurs ambitions. Ils illustreront celles-ci en recensant des actions destinées à faire vivre la nature sur leur territoire et même au-delà. Ils estiment ainsi que leur responsabilité est de faire évoluer le rapport des citoyens à la nature. Ils montreront, par exemple, comment valoriser la nature ordinaire, celle que nous croisons chaque jour dans notre ville, à notre porte et que pourtant nous ne voyons ni ne considérons. Ils présenteront des exemples de pédagogie visant à sensibiliser enfants et adultes à la beauté et à la fragilité du monde.

L’ensemble des personnels des parcs nationaux français veulent montrer combien est précieux cet outil qui, à la fois, préserve et développe nos territoires.

ANES : Mais pourquoi à Barcelonnette ?

Christophe Viret : Lors de la création du parc, Barcelonnette n’était pas incluse dans l’aire d’adhésion potentielle. En décidant d’adhérer au parc, elle est la première commune de France à agir ainsi. Une telle décision est évidemment importante non seulement car elle est la première en ce sens, mais aussi parce qu’elle montre la réussite du modèle que constituent les parcs nationaux. Ce sont en effet des outils originaux qui allient sauvegarde du patrimoine naturel et culturel et développement local et touristique autour des valeurs du développement durable. En adhérant au parc du Mercantour, Barcelonnette plébiscite les 10 parcs nationaux français.

De plus, la commune s’affiche désormais comme la porte Nord du parc. Cela constitue un nouvel atout vis-à-vis des touristes, de plus en plus nombreux, qui sont sensibles à ce « label Parc », qu’ils viennent de l’Italie proche, de Provence-Alpes-Côte d’Azur ou de cette Europe du Nord dont les habitants sont si attentifs à ce type de choix. Avec le maire, nous voulons fêter cette entrée de la commune dans le parc. Car lui et nous pensons que se préoccuper de notre patrimoine est une fête !

ANES : Quelles conséquences cette adhésion peut-elle avoir pour une commune comme Barcelonnette ?

Christophe Viret : Nous allons lancer un inventaire du patrimoine naturel de la commune : vous savez que mieux connaître la nature afin de mieux la protéger et de parvenir à concilier nature et activités humaines est notre leitmotiv. L’inventaire sera assuré le 30 juin par une cinquantaine de scientifiques. Le 1er juillet, ceux-ci proposeront 10 sorties naturalistes à toutes les personnes qui souhaitent découvrir fleurs, oiseaux, bouquetins, papillons, abeilles sauvages, sauterelles, criquets, grillons, faune du sol, vie des ruisseaux et même les araignées! Les découvertes de cette journée seront immédiatement restituées au public via le premier numéro du nouveau journal du parc.

Propos recueillis
par la rédaction