Une nouvelle étude publiée dans la revue Scientific Reports note une augmentation de la biomasse aérienne des forêts Russes au cours des dernières décennies, ce qui renforcerait leur potentiel d’atténuation du changement climatique.
La Russie est le plus grand pays forestier du monde. Elle abrite plus d’un cinquième des forêts et depuis la dissolution de l’URSS, le pays n’a signalé pratiquement aucun changement dans cette couverture. Or, une nouvelle étude publiée dans la revue Scientific Reports constate que les forêts russes ont connu une augmentation de sa productivité végétale (production d’une certaine quantité de matière organique par les végétaux) et de la biomasse aérienne des arbres (tronc, écorce, branches et brindilles de tous les arbres vivants) au cours des dernières décennies. Les résultats de l’étude indiquent que les forêts russes ont accumulé une grande quantité de biomasse – de l’ordre de 40 % de plus que la valeur enregistrée dans le registre forestier national rapportée aux statistiques de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Les auteurs montrent également que le taux croissant de stocks forestiers dans les forêts russes entre 1988 et 2014 est de la même amplitude que les pertes nettes de stocks forestiers dans les pays tropicaux. De plus, l’estimation de l’étude concernant la séquestration du carbone dans la biomasse (quantité totale d’organismes vivants dans un lieu donné) des forêts gérées entre 1988 et 2014 est supérieure de 47 % à celle indiquée dans l’inventaire national des gaz à effet de serre. Les auteurs notent que les forêts et la sylviculture russes présentent un grand potentiel en termes d’atténuation du climat mondial ainsi que de nombreux co-bénéfices potentiels liés à l’économie verte et au développement durable. Cependant, ils soulignent que si la crise climatique continue de s’accentuer, les perturbations forestières qui en résultent pourraient perturber les effets positifs des forêts russes.
Pour obtenir ces données, l’équipe composée de chercheurs de l’IIASA (Institut international pour l’analyse des systèmes appliqués), d’experts russes et d’autres homologues internationaux ont utilisé des données de l’inventaire forestier national (IFN) combiné avec des recherches sur le terrain et des données de télédétection. Les auteurs expliquent qu’une collaboration étroite entre la science et la politique serait essentielle pour élaborer et mettre en œuvre une gestion forestière adaptative.