Une étude publiée dans la revue Science Advances montre que les pays riches sont les plus gros importateurs d’espèces sauvages provenant majoritairement de pays pauvres et que les inégalités de richesse sont le moteur principal de ce commerce.
Les pays riches comme les États-Unis, la France et l’Italie sont les plus gros importateurs d’espèces sauvages, tandis que les pays pauvres tels que l’Indonésie, la Jamaïque et le Honduras en sont les plus gros exportateurs. L’une des raisons est que les habitants des pays riches ont davantage les moyens de payer pour ces animaux. Une étude publiée dans la revue Science Advances montre que les inégalités de richesses entre pays importateurs et exportateurs sont le moteur principal du commerce légal de la faune sauvage. L’auteur principal, Jia Huan Liew, chercheur à l’université d’Hong Kong a déclaré que « Lorsque les inégalités entre les pays sont plus importantes, le volume du commerce est plus important ».
L’étude s’est concentrée sur 12 groupes largement commercialisés : mammifères, oiseaux, poissons, reptiles, insectes, amphibiens, anthozoaires (dont les coraux), requins et raies, arachnides, bivalves (dont les huîtres), hydrozoaires (dont les méduses) et escargots. Plus de 4 millions d’individus capturés à l’état sauvage et appartenant à 12 groupes d’animaux ont fait l’objet d’un commerce légal à travers les frontières internationales entre 1998 et 2018. Il ne s’agit ici que d’une estimation, en raison de divergences dans la tenue des registres. La publication souligne que les transactions sont totalement légales, mais que cela ne garantit pas que le commerce ne nuit pas aux populations sauvages. Les auteurs estiment qu’il serait bon de réduire le commerce des espèces sauvages, même s’il est légal.
Les auteurs affirment que le système actuel fait peser une plus grande responsabilité sur les nations exportatrices pour que le commerce légal soit durable et soutiennent que les pays importateurs devraient partager cette charge et également contribuer davantage à la réduction du commerce. Ils soulignent cependant qu’il n’est pas réaliste d’espérer des réductions simplement en demandant aux pays exportateurs de réduire leur offre. La méthode la plus adéquate aujourd’hui serait de se fier aux programmes de conservation qui tentent de rendre l’extraction d’espèces sauvages moins lucrative.