Une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Science montre que les poissons les plus gros auront plus de mal à s’adapter au réchauffement des eaux que les poissons de petite taille car leur besoin en oxygène sera plus important.
Les poissons ont un métabolisme aérobie, c’est-à-dire qu’ils ont besoin d’oxygène pour fonctionner au même titre que les humains. Grâce à cet oxygène, ils vont libérer de l’énergie nécessaire à leurs mouvements, leur croissance et leur reproduction. Pour obtenir l’air dont ils ont besoin, les poissons laissent entrer l’eau par leur bouche, puis la filtre grâce à leurs branchies avant de la laisser sortir au niveau des opercules. Les branchies, parcourues par le sang, captent l’oxygène de l’eau et va ensuite alimenter les organes du poisson.
Une équipe de scientifiques de l’Université McGill, de l’Université du Montana et de l’Université Radboud, a réalisé une étude montrant que le réchauffement des eaux pourrait entraver la capacité des poissons à extraire l’oxygène nécessaire à leurs activités, sachant que l’eau froide peut contenir une concentration plus élevée d’oxygène que l’eau chaude. Ils ont mis au point un modèle pour évaluer les effets de la température de l’eau et de sa disponibilité en oxygène sur différentes espèces de poisson en fonction de leur taille et de leurs besoins en oxygène.
Ce modèle s’appuie sur la consommation et la diffusion d’oxygène par les branchies par rapport à la température de l’eau et à la taille des poissons. Les chercheurs ont comparé les prévisions de la consommation d’oxygène par des poissons de différentes tailles, et de plus de 200 espèces, à différentes températures d’eau. Les résultats publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Science (PNAS) montrent que l’augmentation des températures des eaux océaniques est plus susceptible d’affecter les capacités des gros poissons que celles des petits. Les gros poissons ont en effet des besoins énergétiques plus importants pour effectuer leurs tâches du quotidien. Ils ont également besoin de produire un certain niveau de chaleur interne. Il en résulte que les poissons les plus gros ont des besoins en oxygène plus important que leurs homologues de petite taille. Pour que les poissons – surtout ceux de grosse taille – aient plus de chance de s’adapter à l’augmentation des températures de l’eau, ils doivent soit se déplacer vers des régions plus froides, soit procéder à des transformations, comme une réduction de leur taille au fil des générations, pour éviter les problèmes respiratoires.