🔻 Les smartphones comme outil de lutte contre la déforestation

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Une nouvelle étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) présente les travaux de chercheurs ayant mis en œuvre des programmes de surveillances des forêts en Amazonie en formant les communautés à l’utilisation de smartphones pour transmettre des données.

Une équipe de chercheurs a eu l’idée d’équiper les communautés indigènes d’Amazonie d’une technologie de télésurveillance présente sur les smartphones afin de réduire la déforestation illégale. Une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) montre que, par rapport à d’autres communautés où le programme de surveillance n’a pas été mis en place, celles qui en bénéficient ont connu 52 % et 21 % de déforestation en moins en 2018 et 2019 respectivement. Pour obtenir de tels résultats, des chercheurs ont mis en œuvre des programmes de surveillance des forêts basées sur la technologie dans 36 communautés du Loreto, le département le plus au nord du Pérou, entre 2018 et 2019. Ils ont formé et payé trois représentants de chaque communauté pour qu’ils patrouillent chaque mois dans leurs forêts et vérifient les rapports de déforestation présumée à l’aide d’une application pour smartphone et de données satellitaires.

Les résultats ont montré que comparées à 37 autres communautés de Loreto où le programme n’a pas été mis en œuvre, celles qui en faisaient l’objet ont vu la déforestation diminuer de 52 % et 21 % en 2018 et 2019 respectivement. La diminution de la déforestation a été observée dans des zones particulièrement exposées au risque de déforestation en raison de menaces telles que l’exploitation minière illégale, l’exploitation forestière et la plantation de cultures illicites comme la coca pour la fabrication de cocaïne. Pendant les deux années d’étude, les chercheurs ont engagé des coursiers pour traverser le fleuve Amazone et ses affluents chaque mois afin de livrer aux communautés éloignées des clés USB contenant les rapports de Geobosques (plateforme nationale qui utilise des données du Global Forest Watch pour émettre des alertes rapides en cas de déforestation) sur les cas de déforestation présumée.

Les quelques représentants des communautés autochtones formés téléchargeaient ensuite ces informations dans une application smartphone spécialisée, qu’ils utilisaient pour se rendre sur les lieux des perturbations forestières lors de leurs patrouilles mensuelles. Lorsqu’ils identifiaient des cas de déforestation non autorisée, les contrôleurs prenaient des photos comme preuve et les signalaient à la communauté, qui pouvait alors décider de les signaler aux autorités locales. Entre 2018 et 2019, les communautés du programme ont sauvé 456 hectares de forêt tropicale, empêchant le rejet de plus de 234 000 tonnes d’émissions de carbone.

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