La Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB) a publié une nouvelle version plus détaillée et plus précise du projet de cadre mondial qui doit être adopté lors de la 15e Conférence des parties (COP15) en Chine. Le document établit une série de grands principes et propose 21 cibles pour préserver la biodiversité.
En prévision de la 15e Conférence des parties (COP15) à Kunming, cet automne, une nouvelle version plus détaillée et plus précise du projet de cadre mondial devant y être adopté a été publiée par la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB). Le document présente les grands principes et les 21 objectifs en cours de réflexion qui doivent permettre d’endiguer la crise de la biodiversité au cours de la prochaine décennie. Le projet fixe quatre grands objectifs pour 2050. Ceux-ci visent à améliorer l’intégrité des écosystèmes, des espèces et de la diversité génétique. Ils portent aussi sur la contribution de la nature aux objectifs de développement, sur le partage des ressources génétiques et sur l’enjeu du financement. L’objectif est de « vivre en harmonie avec la nature » d’ici à 2050.
Le cadre vise à éliminer une des principales menaces qui pèsent sur la biodiversité : celle de la fragmentation des milieux et des habitats. Il a donc pour objectif d’entreprendre une planification spatiale prenant en compte la biodiversité et recommande de conserver les dernières zones intactes et sauvages. L’ambition internationale de protéger 30 % des terres et mers est quant à lui toujours d’actualité et le projet insiste également sur la nécessité de restaurer 20 % des écosystèmes prioritaires. Un autre des objectifs majeurs de ce texte concerne la pollution. Il projette de réduire au moins de moitié les rejets de nutriments – principalement d’engrais – dans l’environnement, d’au moins deux tiers les rejets de pesticides, et d’éliminer toute pollution aux déchets plastiques. De plus, les zones d’agriculture, d’aquaculture et de sylviculture devront être gérées durablement.
Cette nouvelle version du texte proposée par la CDB propose également de prévenir ou réduire de 50 % le taux d’introduction et d’établissement des espèces exotiques envahissantes et contrôler ou éradiquer ces espèces pour éliminer ou réduire leurs impacts. Le document mentionne également d’utiliser les solutions basées sur la nature pour contribuer à l’atténuation et à l’adaptation au changement climatiquen, en évitant les impacts négatifs sur la biodiversité.
Elizabeth Maruma Mrema, secrétaire exécutive de la CDB, a déclaré lors d’une conférence de presse qu’« une action politique urgente à l’échelle mondiale, régionale et nationale est nécessaire pour transformer les modèles économiques, sociaux et financiers afin que les tendances qui ont exacerbé la perte de biodiversité se stabilisent d’ici à 2030 et permettent la reconstitution des écosystèmes naturels dans les 20 années suivantes, avec des améliorations nettes d’ici à 2050. ». Les objectifs établis par cet accord doivent maintenant être négociés lors de la COP15 qui devait avoir lieu à l’automne, mais qui pourrait être reportée en 2022 en raison des conditions sanitaires de la pandémie de la covid-19.