Les glaciers reculent dans le monde entier, laissant apparaître de nouvelles terres, propices à la colonisation par les plantes. Une récente étude publiée dans Frontiers in Ecology and Evolution montre que la diversité végétale augmente avec le mouvement de recul des glaciers mais qu’elle finit par diminuer après la disparition de ceux-ci.
Les fronts glaciers reculent à un rythme sans précédent. Le mouvement de recul d’un glacier résulte d’un déséquilibre entre les apports en neige et la fonte des glaces sur une période donnée. Ce mouvement dévoile de nouvelles terres, laissant un espace supplémentaire à la croissance des plantes. Une étude publiée dans Frontiers in Ecology and Evolution montre que la diversité végétale augmente avec le recul des glaciers mais qu’elle finit par diminuer après la disparition de ceux-ci. En effet, les espèces dites « pionnières », soit celles qui existent depuis longtemps sur les glaciers, sont menacées d’extinction car des espèces plus « compétitives » colonisent les terres en haute altitude.
Les chercheurs ont utilisé des données géologiques pour reconstituer les glaciers afin de déterminer quand la glace s’est retirée des différentes parties de la montagne. Ces informations ont été combinées à une étude de 117 espèces de plantes observées sur des centaines de parcelles d’une superficie maximale de 50 m2 ainsi qu’à une analyse des conditions environnementales locales. En combinant des données, les chercheurs ont pu examiner les changements survenus au cours des 5 000 dernières années et faire des prévisions pour l’avenir.
Les scientifiques ont découvert que le recul des glaciers affectait 51 % des espèces – 29 % des espèces prospéreraient alors que 22 % pourraient être menacées d’extinction au niveau local. D’après leurs résultats, des espèces plus rares et spécialisées, qui se sont adaptées pour croître dans les conditions les plus difficiles (par exemple en poussant près du sol pour ne pas être emportées par le vent), colonisent des zones moins de 100 ans après la fonte du glacier. Après 150 ans, la concurrence devient plus féroce, et les espèces plus généralistes comme le carex nigricans, le pâturin des Alpes et la potentille dorée prennent le dessus, mettant en péril la biodiversité locale.
L’auteur principal de l’étude, Gianalberto Losapio, a expliqué au journal britannique le Guardian que « les plantes alpines sont un élément clé des écosystèmes fragiles des montagnes, de sorte que leur disparition est susceptible d’entraîner d’autres extinctions locales ».