5 heures de vol, 172 km parcourus… sans battre des ailes !

Photo d'illustration © jmarti20 de Pixabay

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Des scientifiques ont observé le vol de l’oiseau le plus lourd du monde, le condor des Andes (Vultur gryphus), pour évaluer dans quelle mesure ces oiseaux peuvent voler « sans moteur ». Leurs enregistrements de battements d’ailes sur plus de 216 heures de vol montrent que les condors peuvent planer dans une large gamme de conditions de vent et de température, en ne battant des ailes que pendant 1 % de leur temps de vol. C’est l’un des coûts de déplacement les plus faibles chez les vertébrés.

L’examen détaillé des moments et des endroits où les condors ont recours aux battements d’ailes à permis aux scientifiques de comprendre les conditions particulières qui favorisent le vol des condors.  Les plus grands oiseaux planeurs existants pèsent jusqu’à près de 16 kg, mais les oiseaux terrestres éteints étaient beaucoup plus grands, le plus grand, Argentavis magnificens, pesant selon les estimations jusqu’à 72 kg. On a toujours supposé qu’Argentavis aurait été incapable de maintenir un vol battant et qu’il dépendait donc entièrement du « vol à voile ». [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]

Néanmoins, on ne sait presque rien de la quantité de battements d’ailes nécessaire pour les mouvements quotidiens de recherche de nourriture.

Dans cette étude, les chercheurs ont évalué comment l’effort de vol varie en fonction des conditions environnementales chez le condor des Andes (Vultur gryphus). Étant donné que les battements d’ailes sont peu fréquents, ils ont mis au point des systèmes d’enregistrement et de marquage personnalisés pour obtenir des données ininterrompues et à haute fréquence sur le comportement de vol de ces oiseaux. Ces données continues ont permis d’identifier chaque battement d’aile, à partir duquel on évalue les conditions précises qui provoquent le battement. Ils s’attendaient à voir un modèle d’effort lié à l’espace, le vol avec battement étant moins probable dans les zones plus montagneuses, qui sont associées à des courants ascendants dans une large gamme de conditions météorologiques.

Cependant, même dans les régions où les courants ascendants ont tendance à être forts, comme au-dessus des terrains montagneux, les oiseaux en vol plané doivent faire face à des variations temporelles et spatiales à petite échelle dans la disponibilité de l’air ascendant. En fait, les montagnes sont caractérisées par des régimes d’écoulement de l’air particulièrement complexes. Par conséquent, opérer dans ces zones est en soi une stratégie qui garantit aux oiseaux de faibles coûts énergétiques de déplacement. Voilà pourquoi le condor des Andes vit… dans les Andes !

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