En matière de conservation et d’exploitation des océans, une nouvelle étude publiée dans la revue Nature Sustainability montre que certains dispositifs multisectoriels, comme les aires marines protégées, sont très efficaces pour concilier les dimensions écologiques, économiques et sociales.
Des chercheurs ont évalué la capacité des principaux outils de gestion de l’océan à atteindre l’objectif de développement durable (ODD) « conserver et exploiter de manière durable les océans ». Les résultats publiés dans la revue Nature Sustainability montrent que certains dispositifs multisectoriels, comme les aires marines protégées, sont les plus efficaces pour concilier les dimensions écologiques, économiques et sociales de cet ODD.
L’objectif 14 « Vie Aquatique » de développement durable adopté par les Nations Unies en 2015 vise à conserver et exploiter de manière durable les océans, mers, et les ressources marines. Les défis à surmonter pour atteindre cet ODD sont de diminuer la pollution marine, restaurer les écosystèmes marins, réduire l’acidification des océans, permettre une pêche durable, conserver les zones marines et côtières, mettre fin aux subventions à la pêche néfaste, accroître les retombées économiques de l’exploitation durable des ressources marines pour les petits États insulaires en développement et les pays les moins avancés.
Dans leur étude, les chercheurs se sont intéressés à l’efficacité de ces outils de gestion pour atteindre les cibles de l’ODD 14, dans ses dimensions écologique (augmentation de la taille, de l’abondance des organismes marins et de la diversité des espèces, résilience des écosystèmes…), économique et sociale (accès équitable aux ressources, amélioration des revenus, maintien des traditions et coutumes…). Ils ont analysé d’anciennes études et réalisé des enquêtes auprès de 75 experts internationaux spécialistes des océans afin de déterminer le « niveau de confiance » dans la capacité des « outils de gestion spatialisée ». Ces outils réglementent les activités d’un secteur en particulier comme la pêche ou le trafic maritime. Il en existe plusieurs : les zones de restriction des engins de pêche (GRA), des fermetures de pêche (FC), des pêcheries à droit d’usage territorial (TURF) et des zones maritimes particulièrement vulnérables (PSSA). D’autres outils sont multisectoriels, comme les aires marines entièrement protégées (FPA), les aires marines partiellement protégées (PPA) et les aires marines gérées localement (LMMA).
Les auteurs de l’étude ont constaté que les outils de gestion spatialisée évalués pouvaient potentiellement contribuer à cinq des sept cibles de l’ODD 14 : restauration des écosystèmes marins, pêche durable, conservation des zones maritimes et côtières, réduction des subventions néfastes et accroissement des revenus des petits États insulaires en développement. Ensuite, ils ont remarqué que certains outils come les GRA et les FC s’avèrent utiles dans le domaine qu’ils règlementent, mais peu efficaces pour les autres cibles de l’ODD 14. Enfin, ils notent que les FPA, PPA et LMMA favorisent l’atteinte d’une large gamme de cibles, grâce à leurs bénéfices écologiques et socio-économiques. Bien sûr, les chercheurs soulignent l’importance de prendre en compte les besoins locaux pour atteindre le plein potentiel des outils de gestion spatialisée.