Dans une étude publiée dans la revue Nature, des scientifiques révèlent que les stocks de carbones des tourbières sont plus vulnérables qu’ils le pensaient.
D’après le Centre National de Recherches Scientifiques (CNRS), les tourbières occupent 3% de la superficie terrestre mais contiennent environ 25% du stock mondial de carbone organique du sol. Ces zones humides représentent un important réservoir de carbone résultant d’un processus lent d’accumulation de matière organique dans le sol. Des travaux publiés dans la revue Nature attestent cependant que les stocks de carbones des tourbières sont plus vulnérables que le pensaient les scientifiques.
En utilisant des preuves synthétisées à partir de la littérature et en consultant des experts, une équipe de chercheurs a défini et quantifié les principaux facteurs de changement qui ont eu un impact sur les stocks de carbone des tourbières pendant l’Holocène et a anticipé leur effet au cours de ce siècle et dans un futur lointain. Les résultats montrent que les tourbières pourraient passer d’ici à 2100 d’un fonctionnement en puits de carbone à un fonctionnement en source de carbone. Bien que les estimations soient encore très incertaines, les scientifiques ont calculé que les émissions annuelles de dioxyde de carbone par les tourbières dégradées représentent d’ores et déjà 5 à 10 % des émissions anthropiques annuelles mondiales de CO2.
Les causes de cette évolution proviennent de plusieurs phénomènes : les grands incendies de tourbières qui ont libéré en quelques mois des quantités massives de carbone ayant nécessité plusieurs millénaires pour se former, les effets du changement climatique entraînent une hausse des émissions de carbone vers l’atmosphère de nombreuses tourbières, la destruction des zones humides causée par le changement d’usage des terres constitue également une menace critique.
Les recherchent soutiennent qu’il devient crucial de prendre en compte dans les modèles climatiques globaux, la dynamique du cycle du carbone et des rétroactions des tourbières afin de comprendre le lien tourbière-carbone-climat. Cela permettra également d’améliorer les prévisions climatiques. Les auteurs invite aussi à préserver les zones humides pour limiter le réchauffement climatique en appliquant des politiques de protection efficaces.