Un rapport de Portfolio.earth publié fin octobre, retrace une partie des flux d’argent privé vers des secteurs moteurs de la perte de biodiversité comme la construction, les mines, l’agricultures, les industries fossiles ou encore l’exploitation forestière.
Selon un nouveau rapport de Portfolio.earth, pas moins de 50 grandes banques internationales ont investi plus de 2,6 billions de dollars (l’équivalent du PIB du Canada) dans des secteurs aujourd’hui considérés par les gouvernements et la communauté scientifique comme les principaux moteurs de la destruction de la biodiversité. Les enquêtes montrent également qu’aucune des banques évaluées n’a décidé de mettre en place des systèmes permettant de surveiller ou mesurer efficacement l’impact des prêts sur la biodiversité. De même, aucune n’a développé des politiques précises pour mettre un terme à ce problème.
Le rapport tente de quantifier « les prêts et versements accordés par certaines des plus grandes banques du monde aux entreprises de secteurs d’activité aujourd’hui reconnus comme principaux moteurs du déclin de la biodiversité par les gouvernements et la communauté scientifique ». Une majorité des financements évalués, soit 66% d’entre eux, concernent des activités entraînant directement la perte de la biodiversité notamment la pêche ou l’exploitation minière. 34% des fonds ont été investis dans des entreprises indirectement responsable de l’érosion de la biodiversité en « stimulant la demande au sein de la chaîne d’approvisionnement pour la vente au détail ou la transformation et le commerce des ressources, comme le secteur de la construction qui crée une demande en matières premières », indique le document.
Les recherches mettent en lumière différents chiffres clés. Elles révèlent qu’en moyenne, chacune des 50 banques évaluées finançait des activités menaçant la biodiversité à hauteur de 52 milliards de dollars chacune. Les chiffres allaient de 210 milliards de dollars pour le plus gros investisseur à 1,3 milliard pour le plus petit. Parmi les 10 banques enregistrant la plus grande exposition aux activités menaçant la biodiversité, les trois premières ont leur siège aux État-Unions, trois autres sont des banques japonaises et trois autres sont européennes. Le rapport accuse le secteur financier de financer la crise de l’extinction de masse, tout en bafouant les droits de l’homme et la souveraineté des populations autochtones. Il appelle ainsi les banques à révéler l’ampleur de leur impact sur la nature, à radicalement réduire cet impact et à cesser de financer l’industrie des combustibles fossiles, la déforestation, la surpêche et la destruction des écosystèmes. Il invite les gouvernements à cesser de protéger les banques dans le rôle qu’elles jouent dans la destruction de la biodiversité et à redéfinir les règles qui régissent le secteur financier pour que les banques puissent être tenues responsables des dommages causés par leurs politiques de prêts.