Une nouvelle étude montre que la régénération des forêts tropicales déforestées ne permet pas de retrouver à moyen terme la biodiversité auparavant présente.
Malgré les efforts et les promesses de la communauté internationale, la déforestation augmente dans le monde : près de 300 000 km2 de forêts ont été détruites en 2017, dont 158 000 km2 dans les régions tropicales. Or ces dernières abritent la grande majorité des espèces d’arbres (53 000 espèces recensées) et la majeure partie de la biodiversité mondiale. Mais plus de la moitié des forêts tropicales « ne sont pas des forêts anciennes, mais des forêts à régénération naturelle, qui repoussent après une déforestation souvent liée à l’agriculture ou à l’élevage du bétail, suivie de l’abandon de ces terres », explique le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) dans un communiqué accompagnant la publication d’une étude sur la régénération des forêts tropicales secondaires. Les forêts en régénération, dites secondaires, couvrent ainsi jusqu’à 28% de la superficie terrestre d’Amérique latine tropicale. Ces forêts secondaires ne conservent toutefois pas la diversité des essences tropicales à moyen terme : « cinq décennies suffisent en moyenne pour retrouver, dans ces parcelles en régénération, le nombre d’espèces présentes dans des forêts anciennes bien conservées, mais il faut des siècles avant que leur composition ne ressemble à celle des forêts anciennes (après 20 ans de repousse, seulement 34 % des essences identifiées dans des forêts anciennes voisines sont inventoriées dans celles en régénération) », explique le communiqué, qui en conclut de la nécessité de préserver les forêts anciennes.