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Une équipe internationale de biologistes marins dont une équipe française du Muséum national d’Histoire naturelle (Thibaut de Bettignies du Service du Patrimoine Naturel) a mis en évidence une réorganisation brutale de l’écosystème marin du sud-ouest de l’Australie après une vague de chaleur marine sans précédent, similaire à une intense canicule sur Terre.

L’article, publié dans la revue scientifique internationale Science, a analysé des données collectées de 2001 à 2015 sur plus de 2000 km du littoral d’Australie Occidentale. Les suivis en plongée ont révélé une tropicalisation de l’écosystème marin après la disparition d’une partie des forêts de laminaires (algues brunes de grandes tailles, refuges de nombreuses espèces de poissons) caractéristiques des eaux froides au profit d’espèces marines à affinité tropicale (poissons, coraux, invertébrés mobiles et algues). Cinq ans après ce basculement, aucun retour de ces forêts sous-marines n’a été observé et n’est à prédire à cause en partie de la forte pression de broutage des poissons tropicaux.

L’étude met ainsi en évidence la problématique des changements de distribution des espèces liés à l’augmentation des températures des océans. Une situation qui, en Europe, commencerait à toucher de manière plus graduelle les forêts de laminaires dans le nord-est Atlantique.