⏱ Lecture < 1 mn.

L’exposition chronique et indirecte à une dose très faible d’un pesticide néonicotinoïde, ainsi que l’infection par un parasite commun des abeilles, affecte très fortement la survie des reines en conditions naturelles et modifie leur physiologie.

Les insecticides de la famille des néonicotinoïdes sont au centre de la controverse à cause de leur toxicité élevée pour des organismes non-cible comme les pollinisateurs. Jusqu’à présent la majorité des recherches ont ciblé les effets nocifs des pesticides et autres facteurs sur les ouvrières. Les chercheurs de l’Inra ont étudié le comportement de reines, exposées à un pesticide néonicotinoïde de façon indirecte et/ou à l’agent pathogène Nosema cerana.

Les résultats montrent que l’exposition chronique et indirecte à une dose très faible d’un pesticide néonicotinoïde, l’imidaclopride (0,7 ppp, dose à laquelle les abeilles peuvent être confrontées dans la nature), ainsi que l’infection par un parasite commun des abeilles, Nosema cerana, affecte très fortement la survie des reines en conditions naturelles et modifie leur physiologie. L’interaction entre le pesticide et l’agent pathogène est encore plus néfaste sur les reines que chaque stress pris séparément. En effet, sur les 2 expérimentations menées, entre 90% et 100% des reines ont disparu dans un délai de 45 à 90 jours. Les chercheurs de l’Inra ont observé une réponse de protection contre l’action de l’imidaclopride, et notamment contre le stress oxydant du à l’interaction parasite – pesticide, à travers l’augmentation de l’activité d’enzymes spécifiques dans la tête et l’intestin des reines. Cependant, ces mécanismes de protection ne seraient pas suffisants pour éviter la mortalité prématurée des reines.

Ces résultats pourraient expliquer la perte de la capacité de résilience de la colonie, lorsque la disparition de la reine entraîne l’arrêt de la ponte et donc la production de nouvelles ouvrières.

Lire l’étude (en anglais)