Bassines: la justice réduit les volumes d’irrigation dans le Marais poitevin

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Les prélèvements d’eau autorisés pour l’irrigation agricole dans le Marais poitevin jusqu’en 2026, jugés « excessifs » notamment en raison de la création de « mégabassines », ont été retoqués mardi par le tribunal administratif de Poitiers qui les a réduits d’un quart à titre provisoire.

Saisi par l’association de Charente-Maritime, Nature Environnement 17, le tribunal administratif de Poitiers a annulé l’autorisation unique pluriannuelle de prélèvement (AUPP), délivrée en novembre 2021 et qui courait jusqu’en 2026, comme il l’avait déjà fait il y cinq ans, pour les mêmes raisons, avec la précédente AUPP.

Le tribunal a constaté que les niveaux de prélèvement étaient « similaires à ceux mentionnés dans la première autorisation » annulée en 2019, qu’il jugeait déjà « excessifs », « la création de réserves de substitution (dites aussi +mégabassines+) » entraînant « une augmentation nette des prélèvements annuels ».

C’est également le cas avec la nouvelle autorisation délivrée en 2021, « les prélèvements hivernaux projetés dans le cadre de la création de nouvelles réserves de substitution n’étant pas compensés par une baisse des prélèvements estivaux », ajoute-t-il dans un communiqué.

Ces réserves destinées à stocker de l’eau puisée dans les nappes en hiver afin d’irriguer les cultures en été, sont sujettes à controverse.

Leurs partisans y voient une assurance-récolte indispensable à la survie des exploitants face aux sécheresses à répétition ; les détracteurs de ces « mégabassines » dénoncent un « accaparement » de l’eau par l’agro-industrie.

Le tribunal a toutefois « délivré à l’EPMP (Etablissement public du Marais poitevin) une autorisation de prélèvement provisoire, jusqu’à ce que les préfets lui délivrent une nouvelle autorisation », « afin de permettre la poursuite de l’irrigation dans des proportions raisonnables ».

Le volume total annuel de cette autorisation provisoire est de 67,6 millions de m3, contre 87 millions de m3 dans l’AUPP de novembre 2021.

Saisi par la même association de Charente-Maritime, Nature Environnement 17, le tribunal avait déjà annulé il y a cinq ans, pour les mêmes raisons, la précédente AUPP, qui courait jusqu’en 2021.

Cette autorisation est délivrée par les préfectures de Vendée, Deux-Sèvres, Charente-Maritime et Vienne à l’EPMP, chargé de répartir l’eau entre les irrigants du territoire, y compris ceux raccordés – ou voués à l’être – à des « bassines ».

Cette décision du tribunal administratif intervient à une semaine d’une importante mobilisation d’opposants à ces retenues, du 16 au 21 juillet. Un « village de l’eau » sera installé à Melle (Deux-Sèvres), près de la « bassine » de Sainte-Soline où des manifestants et les forces de l’ordre s’étaient violemment opposés, fin mars 2023, lors d’un rassemblement interdit par la préfecture du département.