Une agence européenne recommande de bannir l’élevage en cage des volailles

Felipe brocoliz de Pixabay

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Felipe brocoliz de Pixabay
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L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), dans deux avis scientifiques publiés mardi, a recommandé la fin de l’élevage des volailles en cage et de leur mutilation, pratiques qu’elle juge dangereuses pour leur bien-être, suscitant une vive inquiétude de la filière.

Il s’agit de « recommandations sans précédent qui, si elles étaient appliquées en ces termes, conduiraient tout simplement à la disparition de la majeure partie du secteur avicole européen, viande et oeufs confondus », ont réagi mardi soir dans un communiqué plusieurs organisations agricoles européennes, telles que la Copa-Cogeca et l’AVEC, une fédération européenne des producteurs avicoles.  « Comment les producteurs de l’UE résisteront-ils à une concurrence internationale féroce qui n’applique pas des normes aussi élevées dans les exploitations ? », s’interrogent ces professionnels, invoquant une tendance déjà à la hausse des importations du Brésil, de Thaïlande et d’Ukraine.  Ces avis scientifiques de l’EFSA ont été sollicités par la Commission européenne en vue de la prochaine révision de la législation sur le bien-être animal. Ils se basent sur des études ayant identifié les « dangers » auxquels sont exposés poulets de chair et poules pondeuses dans les élevages de l’UE.  A titre préventif, l’EFSA préconise entre autres de bannir l’élevage en cage – individuelle ou collective – responsable selon elle de « stress de l’isolement » ou « du groupe », de « restriction de mouvements » ou encore de « problèmes de repos » chez ces volailles.  En remplacement, le régulateur européen préfère le système dit « volière »: des structures à étage avec perchoirs, et espaces de ponte pour les poules.  L’EFSA recommande dans le même temps de réduire la densité des élevages et d’arrêter les mutilations qui consistent par exemple à couper les crêtes ou le bec de ces gallinacés pour éviter par la suite qu’ils ne se mutilent entre eux.   Elle pointe aussi du doigt la nécessité pour ces volailles d’avoir accès à des espaces extérieurs, ou du moins à des « vérandas », et indique même que le bruit ambiant des élevages ne devrait pas dépasser 75 décibels.  Pour les professionnels, la recommandation « la plus choquante est la proposition d’abaisser la densité d’élevage des poulets de chair conventionnels à un maximum de 11 kg/m³ », qui « demandera aux producteurs (…) de réaliser d’importants investissements à la ferme alors que le nombre d’oiseaux dans un poulailler devra être réduit de 72% ».  « La mise en oeuvre de propositions aussi extrêmes entraînerait la fermeture de petites et moyennes entreprises dans les zones rurales, une perte de compétitivité et une augmentation des importations, tout en faisant face à une augmentation massive du prix de la viande de volaille pour les consommateurs », s’alarment ces organisations.  En août, l’EFSA avait de la même façon formulé un avis sur le bien-être des porcs d’élevage, et cinq autres en septembre sur celui des animaux durant le transport.   Elle doit d’ici à mai se prononcer sur les veaux d’élevage, les vaches laitières, canards, oies et cailles.  Dans leur réaction mardi, les organisations agricoles soulignent que les scientifiques de l’EFSA, vu le mandat donné par la Commission, « n’ont pas pu aborder d’autres domaines que celui du bien-être animal et n’ont pas pu aborder, par exemple, l’impact socio-économique » de leurs recommandations.