Le foie gras est emblématique des fêtes de fin d’année, mais une association suisse de défense des animaux est parvenue à rassembler assez de signatures pour obtenir bientôt un vote sur l’interdiction des importations de ce met controversé.
L’Alliance Animale Suisse a annoncé jeudi qu’elle avait récolté assez de signatures pour porter son combat contre les importations de foie gras et de fourrures devant le peuple. L’organisation déposera solennellement les listes de signatures certifiées -il en faut au moins 100.000 pour s’assurer du déclenchement d’une initiative populaire- à la Chancellerie fédérale à Berne le 28 décembre, précise-t-elle dans un communiqué. Le nombre définitif de paraphes sera communiqué au moment du dépôt des listes mais il devrait dépasser largement le minimum requis et montrer le succès de la campagne dans ce pays qui compte presque neuf millions d’habitants. Le gavage -technique qui consiste à nourrir les volailles à l’excès pour engraisser leur foie- est déjà interdit en Suisse mais pas l’importation des produits issus de cette pratique. L’initiative populaire « Oui à l’interdiction d’importer du foie gras » veut interdire constitutionnellement l’importation de foie gras et de produits à base de cet abat. Le texte « Oui à l’interdiction d’importer des produits à base de fourrure fabriqués dans des conditions de cruauté envers les animaux » vise à interdire l’importation de fourrures. Avec 200 tonnes de foie gras importées annuellement, « la Suisse se positionne malheureusement comme l’un des principaux importateurs de ce produit (…) Chaque année, 400.000 canards et 12.000 oies sont tués afin de répondre spécifiquement à la demande de notre pays », dénonce l’organisation. « Il est hypocrite d’interdire aux éleveurs suisses de produire du foie gras sous peine de sanctions, tout en autorisant l’importation de ce produit s’il est fabriqué à l’étranger », souligne t-elle. Pour la fourrure, l’Alliance Animale Suisse dénonce « ces méthodes d’élevage et de mise à mort (qui) contreviennent clairement à notre législation sur la protection des animaux et seraient considérées comme de la cruauté, passibles en Suisse de sanctions pénales. » Mi-septembre, le Parlement suisse a refusé d’interdire l’importation de foie gras, tout comme le gouvernement fédéral. Pour les élus, une interdiction risquait d’entraîner un tourisme d’achat vers la France au détriment des commerces suisses.