Quatre militants « anti-bassines » ont été condamnés à des peines de deux à six mois de prison avec sursis par le tribunal de Niort, pour des dégradations ou violences commises lors d’un rassemblement contre un chantier de retenue d’eau en septembre 2021.
A l’époque, quelques centaines d’opposants aux projets de « méga-bassines », ces réserves visant à stocker l’eau en hiver pour la redistribuer en été, avaient envahi un chantier à Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres) afin de dénoncer un « Hold-up de l’eau ». Trois gendarmes avaient été blessés lors de cette manifestation. Cinq prévenus comparaissaient devant le tribunal de Niort. L’un d’entre eux a été relaxé tandis que les quatre autres ont vu leurs peines assorties d’une interdiction de se rendre pendant deux ans soit dans les Deux-Sèvres, soit dans les communes de Mauzé-sur-le-Mignon et Sainte-Soline, théâtre d’un autre rassemblement de grande ampleur dans le département fin octobre 2022. Dans une autre affaire touchant à des retenues d’eau destinées à l’agriculture jugée devant le tribunal de La Rochelle, cinq mois de prison avec sursis ont été requis contre deux hommes pour des dégradations commises à Cram-Chaban, en Charente Maritime, en novembre 2021. Il leur est reproché d’avoir cisaillé et découpé à coups de cutters ou de ciseaux la bâche servant à retenir l’eau d’une réserve. Le jugement a été mis en délibéré au 2 mars. Cette « bassine » fait partie d’un ensemble de cinq mises en place en 2010 pour un groupement de treize agriculteurs dans le nord du département. Après plusieurs années de procédures judiciaires, leur exploitation est aujourd’hui interdite. À l’issue de ces deux procès, des associations qui s’étaient mobilisées pour soutenir les prévenus ont dénoncé vendredi soir le jugement rendu à Niort et « une justice indigne », en appelant à une nouvelle mobilisation le 25 mars dans le département.