🔻 Le Panama reconnaît les droits fonciers du peuple indigène Naso

Photo d'illustration ©monicaiglesias de Pixabay

2016
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La Cour suprême de Justice du Panama a confirmé l’obligation de l’État de garantir les droits fonciers des autochtones. Le peuple Naso Tjër Di Comarca a désormais un territoire protégé d’une superficie de 1 200 km2.

« Le peuple autochtone Naso lutte depuis des générations pour conserver l’accès et le contrôle de ses territoires ancestraux, essentiels à la préservation de son identité culturelle, de son environnement et de sa relation spirituelle avec les terres qu’il habite depuis des siècles », indique le Centre pour le droit international de l’environnement (CIEL) dans un communiqué. Le Naso est un des sept peuples indigènes du Panama. Il vit dans les régions entourant le fleuve Teribe, à la limite nord-ouest du pays. Le cabinet d’avocats environnemental à but non lucratif CIEL explique que les Naso tentent depuis une cinquantaine d’années de faire reconnaître officiellement leurs terres traditionnelles.

En 2018, le peuple Naso a obtenu la reconnaissance officielle de leurs terres au travers d’une loi visant à établir un territoire protégé à leur nom. Le Président de l’époque (Juan Carlos Varela) a cependant opposé son veto, qualifiant cette loi de « gênante » et d’« inapplicable ». Cette revendication a ensuite été soumise à la Cour suprême de justice, la plus haute juridiction du pays. Le 28 octobre 2020, elle a rendu son jugement, ouvrant l’accès à la création du territoire protégé. La Cour a également souligné le rôle essentiel des peuples autochtones dans la protection de la biodiversité, des ressources naturelles et du climat : « Il ne fait aucun doute que les populations indigènes ont préservé l’environnement dans les lieux où elles se sont installées, car elles sont porteuses de connaissances anciennes sur la biodiversité, les plantes, les animaux, l’eau et le climat qui permettent une utilisation durable des ressources dont elles disposent ».

CIEL ajoute qu’il est important d’aller plus loin en traduisant les droits fonciers autochtones en pouvoir de décision efficace « pour que les peuples indigènes puissent exercer efficacement leur droit de conserver, restaurer et protéger l’environnement sur leurs terres traditionnelles, la reconnaissance juridique de leurs droits doit se traduire par un pouvoir de décision correspondant sur ce qui se passe sur leurs territoires dans la pratique ».