3000 milliards de dollars par an ! C’est le prix de l’effondrement des écosystèmes.

©Ralf Vetterle de Pixabay

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Ralf Vetterle de Pixabay
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La Chine a annoncé mardi la création d’un nouveau fonds pour protéger la biodiversité dans les pays en voie de développement doté de 200 millions d’euros, à l’occasion de la COP15 biodiversité.

« La Chine prendra l’initiative d’établir le fonds pour la biodiversité de Kunming avec une contribution de 1,5 milliard de yuan (200 millions d’euros) pour soutenir la conservation de la biodiversité dans les pays en voie de développement », a annoncé le président chinois Xi Jinping à l’occasion de la COP15 biodiversité qui se tient depuis Kunming, dans le sud-ouest de la Chine. « La Chine appelle (…) toutes les parties à contribuer au fonds », a-t-il poursuivi. Le président chinois s’exprimait à l’occasion d’un « sommet de haut niveau » organisé en ligne, avec des interventions pré-enregistrées des présidents russe Vladimir Poutine, français Emmanuel Macron, costa-ricain Carlos Alvarado ou encore turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays accueillera la COP16 biodiversité. A cause de la pandémie de Covid-19, la COP15 biodiversité a été divisée en deux parties, une en octobre et une deuxième qui doit réunir physiquement les délégations des 196 membres de la Convention sur la diversité biologique (CDB) en avril-mai 2022 en Chine pour clore les négociations. Une session intermédiaire de négociations aura lieu à Genève en janvier. Ces discussions portent sur l’établissement d’un nouveau cadre pour protéger la nature, mise à mal par les activités humaines, à l’horizon 2050, avec une étape en 2030.« Nous perdons notre guerre suicidaire contre la nature », s’est alarmé le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, avertissant que « l’effondrement des écosystèmes pourrait coûter presque trois mille milliards de dollars par an d’ici 2030 », impactant avant tous les pays pauvres. « La COP15 est notre chance pour appeler à un cessez-le-feu, avec la COP26 sur le climat » qui se tiendra en novembre à Glasgow, a-t-il poursuivi.
La question des financements fait partie des principaux points d’achoppement, des pays en voie de développement demandant aux pays développés de payer pour leur transition. Le texte en négociation à la COP15 prévoit notamment de réorienter et d’éliminer les subventions néfastes pour l’environnement « d’au moins 500 milliards de dollars par an », et d’« accroître les ressources financières, toutes sources confondues, pour les porter à au moins 200 milliards de dollars par an (…) en augmentant d’au moins 10 milliards de dollars US par an les flux financiers internationaux vers les pays en développement ».
Pour certains pays, le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) est l’outil adéquat pour financer les actions en faveur de la biodiversité. « Toutes les sources, notamment celles issues des fonds existants, comme le Fonds pour l’environnement mondial mais aussi des fonds climat, doivent ainsi être mobilisées pour protéger, gérer durablement et restaurer la biodiversité », a ainsi plaidé le président français Emmanuel Macron.  La France s’est engagée à « dédier 30% de ses financements internationaux en faveur du climat à la biodiversité », a rappelé le chef d’Etat, appelant d’autres pays à faire de même. L’annonce faite par la Chine « est un premier pas bienvenu », a commenté Georgina Chandler, de l’ONG Royal Society for protection of birds, mais la somme de 200 millions d’euros est « loin d’être suffisante pour combler l’écart financier nécessaire à la biodiversité ». Concernant la France, « les engagements financiers pris par la France il y a bientôt un an (…) ne sont encore nulle part concrétisés », a critiqué Pierre Cannet, de WWF France. En septembre, des organisations philanthropiques, dont celles de Jeff Bezos et Mike Bloomberg, ont promis cinq milliards de dollars pour protéger la nature.