Un tribunal brésilien a retoqué mardi 29 septembre, à la suite d’une plainte déposée par des écologistes, la décision du gouvernement du président Jair Bolsonaro visant à abroger des règles qui permettaient de préserver la végétation du littoral.
Un tribunal brésilien rejette la décision du gouvernement Bolsonaro d’abroger des règles de préservation de la végétation du littoral. Cette intervention de la justice intervient moins de 24 heures après l’annonce faite par le gouvernement de suspendre la loi qui datait de 2002 et visait à protéger la mangrove, végétation typique des côtés tropicales, alors que le président brésilien souhaitait éliminer « les zones de protection permanente« .
La juge fédérale Maria Carvalho a validé la demande d’un groupe d’avocats opposés à la mesure estimant qu’elle causerait « un risque évident de dommages irréversibles à l’environnement« , selon la décision. La loi interdit notamment la construction sur les 300 mètres de la bande côtière des zones protégées, une règle qui a notamment empêché la multiplication des hôtels et résidences en front de mer.
Selon les groupes écologistes, revenir sur ces règles pourrait avoir un effet catastrophique sur l’environement, le responsable du mouvement écologiste SOS Mata Atlantica, Mario Mantovani estimant lundi qu’il s’agissait d’un « crime contre la société« . Le président d’extrême droite Jair Bolsonaro n’a jamais caché être climatosceptique. Il a soutenu l’accélération de la déforestation en Amazonie ainsi que dans les zones humides du Pantanal afin de favoriser la puissante industrie agro-alimentaire du pays.
La décision de lundi avait été prise à l’issue d’une réunion du Conseil national de l’Environnement, qui regroupe des fonctionnaires publics, des associations environnementales, des syndicats professionnels et est présidé par le ministre de l’Environnement Ricardo Salles. En 2019, le gouvernement avait publié un décret réduisant le nombre de membres du conseil, le ramenant de 96 à 23, donnant par la même occasion plus de poids à ses partisans.
Parmi les autres décisions annoncées lundi, le Conseil avait également abrogé une mesure imposant des permis environnementaux pour les projets présentant des risques en la matière, et autorisé les cimentiers à brûler des emballages de pesticides pour les recycler, une pratique hautement polluante selon les écologistes.
Lors d’une réunion ministérielle en avril dernier, M. Salles avait affirmé que le gouvernement devait profiter du fait que l’attention médiatique était concentrée sur la pandémie de Covid-19 pour faire « passer les boeufs« , une formule interprétée comme une volonté d’accélérer les mesures de flexibilisation du code environnemental.