Un an après son lancement par Nicolas Hulot, le gouvernement dresse du Plan Biodiversité un premier bilan… contesté par les ONG de protection de la nature.
Encore un coup du stagiaire facétieux ? Sur le site du ministère de la transition écologique et solidaire, le titre « Un an du Plan biodiversité : le Gouvernement accélère pour la préservation de la biodiversité » surmonte la photo… d’une tortue ! Ce rapprochement malencontreux illustre à merveille les deux lectures de la première année de ce plan : celle du gouvernement d’un côté, celle des protecteurs de la nature de l’autre. Pour le gouvernement, « Un an après son lancement, 9 actions sont abouties et 95% ont été lancées ». Pour les ONG, 82 % des actions engagées sont non-satisfaisantes, voire inacceptables… [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]
Le premier chapitre du bilan gouvernemental porte sur la limitation de la consommation de l’espace et la préservation des milieux. Action vigoureusement engagée : « Nous avons adressé aux préfets une instruction afin que les services de l’État se mobilisent et vérifient que l’approche d’une gestion économe de l’espace est bien présente dans toutes les opérations d’aménagement comme dans tous les documents de planification urbaine et rurale. L’objectif est de construire la trajectoire pour atteindre zéro artificialisation nette ».
Mais ce n’est pas tout : « Le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) rendra en septembre 2019 un rapport sur les difficultés des élus pour lutter contre l’artificialisation. Ces informations, associées aux résultats attendus des scénarios pour franchir l’étape de zéro artificialisation nette par le commissariat général à la stratégie et à la prospective fourniront des éclairages essentiels pour envisager la poursuite de cet engagement. Dès lors, le ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales associera les partenaires dans le cadre des travaux en groupe miroir pour débattre de ces scénarios ».
En résumé : une fois atteint l’objectif consistant à construire la trajectoire, on fera un rapport sur les difficultés pour fournir des éclairages en vue d’envisager la poursuite de l’action, consistant à constituer des groupes pour débattre de scénarios.
En résumé du résumé : le gouvernement a raison (l’action est engagée), et les ONG n’ont pas tort…
Au chapitre une action-phare est engagée : le lancement d’eu appel à projets, Des solutions fondées sur la nature pour des territoires littoraux résilients, en vue de « mettre en lumière des opérations démonstratives et exemplaires qui valorisent le rôle essentiel joué par les espaces naturels littoraux dans la prévention des risques côtiers, la protection de la biodiversité et le maintien de l’attractivité des territoires ». Date limite de dépôt des dossiers de candidature : 31 octobre 2019.
Pour commenter ce bilan premier bilan annuel, le président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), Allain Bougrain-Dubourg, a eu ce commentaire désabusé : « Nos victoires aujourd’hui, c’est quand on empêche une défaite. Nos associations ne sont pas sollicitées par le ministère de la Transition écologique qui fait son plan en solo ».
Lire le dossier du gouvernement
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