Des associations environnementale, parmi lesquelles FNE et la LPO, ont porté plainte contre des éleveurs béarnais ayant procédé à des battues anti-ours. Dans le même tems, l’ONCFS a démenti que les ourses récemment relâchées pouvaient être porteuses de tiques, elles-mêmes réservoirs de l’encéphalite à tiques.
Seize associations environnementales pro-ours ont déposé une plainte au parquet de Pau mercredi contre les battues menées par les éleveurs béarnais mécontents de la récente réintroduction de deux ourses slovènes, a annoncé à l’AFP leur avocat Jean-François Blanco. Parmi les plaignants, figurent le fonds d´intervention éco-pastoral (Fiep), la Sepanso Pyrénées-Atlantiques, France Nature Environnement, FERUS, l’association Pays de l’ours ou encore la Ligue de protection des oiseaux (LPO), a-t-il ajouté. Les associations estiment que «l’impunité n’est pas possible» et ont porté plainte avec constitution de partie civile pour «tentative de destruction en bande organisée d’une espèce protégée», une infraction passible de 7 ans de prison et 150.000 euros d’amende. La plainte qui vise les battues d’effarouchement menées par les bergers après la réintroduction des deux ourses en Pyrénées-Atlantiques les 4 et 5 octobre, pointe des « attroupements armés», «les provocations à attroupements armés» et les « atteintes et tentatives d’atteintes, en bande organisée, à l’habitat d’une espèce protégée». Elle fait également mention «d’actes d’une exceptionnelle gravité» qui doivent être connus de la justice «du fait de leur couverture médiatique et de la présence des gendarmes lors de leur déroulement». Ceci vise particulièrement les barrages dressés, dans la nuit du 3 au 4 octobre, sur la RN 134 où les éleveurs « n’ont pas hésité à bloquer longuement la circulation et à fouiller les véhicules arrêtés». Ils « se sont comportés comme des agents de la force publique», selon Jean-François Blanco. Quant à ce type de battue d’effarouchement, «il n’est pas indifférent de relever que cet attroupement armé se déroulait dans le secteur où l’ourse Cannelle, le 1er novembre 2004, a été abattue par un chasseur», a rappelé l’avocat pour qui les vallées béarnaises sont devenues « une zone de non-droit». L’arrivée de ces ourses avait été promise par le précédent ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, alors que l’Union européenne avait mis en demeure fin 2012 la France pour avoir manqué à ses obligations de protection de cette espèce. De leur côté, une quarantaine de maires locaux anti-ours ont décidé dimanche dernier de créer un collectif d’élus « pour défendre (les) Pyrénées des prédateurs».
L’Office nationale de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) vient par ailleurs de tuer dans l’œuf une polémique naissante sur Claverina et Sorita. En effet lesyndicat ovin de l’Ariège s’inquiétait d’éventuels risques sanitaires liés à la maladie dite « TBE », ou encéphalite à tiques. «Lors des examens réalisés sur les deux animaux en question, à l’issue de leur capture, par les équipes françaises composées de techniciens et de vétérinaires, une recherche systématique de tiques a été effectuée en vue d’analyses », a affirmé l’office dans un communiqué. Pour prévenir tout risque, les deux femelles ont quand même fait l’objet d’un traitement acaricide, garantissant que toute tique potentiellement réservoir du virus a été tuée. « En outre, les ours ne sont pas les réservoirs du virus responsable de l’encéphalite à tiques, a rappelé l’ONCFS. Il est rappelé que des tiques sont présentes de manière habituelle dans de nombreuses régions de France et peuvent transmettre d’autres maladies. »