L’Agence française pour la biodiversité et née le 1er janvier.
Pour le ministère de l’Environnement, la création de l’AFB était « indispensable » car il y a « urgence à agir ». Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN),en France, sur le territoire métropolitain, 9% des mammifères, 24% des reptiles, 23% des amphibiens, 32% des oiseaux nicheurs, 22% des poissons d’eau douce et 28% des crustacés d’eau douce sont « menacés de disparition ». Les menaces sont importantes aussi dans les Outre-mer, qui représentent 80% de la biodiversité nationale. A la Réunion par exemple, « plus d’un tiers des espèces d’oiseaux (…) sont menacées ou ont déjà disparu », les trois reptiles terrestres sont menacés, ainsi que 33% des poissons d’eau douce, selon l’UICN.
Pour son directeur Christophe Aubel, l’AFB doit avoir en matière de biodiversité le rôle qu’a pu jouer l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) pour les déchets et l’énergie, c’est-à-dire « faire monter les enjeux liés à la biodiversité dans la société. » La création de l’AFB par la fusion de quatre organismes existants (l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques, l’Atelier technique des espaces naturels, l’Agence des aires marines protégées et Parcs nationaux de France) permettra d’augmenter « les synergies » avec « une prise en charge transversale et non plus en silo ».
Il s’agit d’avoir « enfin, un organisme de référence sur la biodiversité, explique Barbara Pompili, secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité. On n’a pas voulu créer un nouveau bidule, au contraire, on simplifie, on fusionne » quatre organismes existants. Outre son rôle dans la préservation et la gestion de la faune, la flore et l’eau, l’AFB aura « une mission d’expertise et de connaissance », précise Mme Pompili. Elle va par exemple réaliser des inventaires ou fournir des conseils aux différents acteurs (élus, entreprises, etc.) dont elle sera l’interlocuteur. Elle mènera aussi un travail de police de l’environnement, en partenariat avec l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Du fait de l’opposition des chasseurs, l’ONCFS ne fait pas partie de l’agence.
L’idée de regrouper les établissements publics qui s’occupent de nature a été lancée en 2002 par Yves Cochet (Les Verts), alors ministre de l’Environnement. Enterrée après la réélection de Jacques Chirac en mai 2002, elle est réapparue à l’occasion du Grenelle de l’environnement durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy mais n’a pas abouti. Le président François Hollande a promis sa création lors de la première conférence environnementale de son quinquennat en 2012.
La création de l’AFB est une des mesures phare de la loi sur la biodiversité d’août dernier. Le budget de l’AFB pour 2017 s’établit à 225,5 millions d’euros, selon le secrétariat d’Etat chargé de la Biodiversité. Il résulte de l’addition des budgets des quatre organismes fusionnés et de recettes d’origine fiscale (contribution des agences de l’eau, versement au titre du plan Ecophyto). L’AFB regroupera les quelque 1.200 agents des quatre établissements publics fusionnés. S’y ajoutent 50 emplois annoncés par le président Hollande lors de la dernière conférence environnementale. L’agence s’organisera autour de « trois pôles nationaux » à Brest, Montpellier et Vincennes. Son Conseil d’administration se réunira pour la première fois le 19 janvier pour élire son président, définir sa feuille de route et décider de premières mesures concrètes.