Un rapport de l’ONG Aidenvironment dénonce l’implication d’un groupe d’entreprises indonésiennes, Alas Kasuma, dans le défrichement d’habitats des orang-outans à Bornéo en Indonésie. L’entreprise est pourtant certifiée par le Forest Stewardship Council (FSC), gage de durabilité dans la production de bois ou de produits à base de bois.
Alas Kasuma, un groupe d’entreprises indonésiennes certifié durable par le Forest Stewardship Council (FSC) – dont le but est d’assurer que la production de bois ou d’un produit à base de bois respecte les procédures garantissant la gestion durable des forêts – aurait défriché de vastes quantités de forêts hébergeant des orangs-outans à Bornéo, en Indonésie, selon un nouveau rapport de l’ONG Aidenvironment. L’entreprise est le deuxième plus grand « déforesteur » du secteur de la pâte à papier dans le pays. Elle est liée au défrichement de 6 000 hectares de forêts entre 2006 et 2021 par le biais de sa filiale d’exploitation forestière, PT Mayawana Persada, dans la partie occidentale de Bornéo indonésienne, indique le document.
Les recherches effectuées par Aidenvironment reprochent également à Alas Kasuma son manque de transparence. L’ONG n’a trouvé que très peu d’informations sur le groupe. Dans la dernière évaluation de la plateforme SPOTT (Sustainability Policy Transparency Toolkit), qui analyse la transparence des entreprises de matières premières, Alas Kusuma a obtenu un faible score de 10,6 %. En effet, l’entreprise n’a même pas de site web ou de politique publique de durabilité. Très peu de données concernant l’identification de ses chaînes d’approvisionnement, notamment dans le secteur de l’huile de palme, sont disponibles. Le rapport note seulement qu’Alas Kasuma aurait des liens commerciaux avec des sociétés japonaises. Le groupe bénéficie également de la certification FSC, déjà critiquée par le passé pour avoir permis à des entreprises certifiées de continuer à s’engager dans la déforestation et les violations des droits de l’homme.
En plus de sa production de pâte à papier, l’entreprise est également bien présente dans l’industrie de l’huile de palme, avec environ 12 400 hectares de palmiers à huile plantés. Son activité d’huile de palme dans le Kalimantan occidental a été liée à la déforestation selon des rapports de Greenpeace en 2015 et d’Aidenvironment et Mighty Earth en 2018 et 2020, souligne le site d’informations Mongabay.