Réensablement du Cap Ferret : avis négatif du Conseil de protection de la nature

Photo d'illustration © jean-pierre duretz de Pixabay

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Le Conseil national pour la protection de la nature a émis un avis défavorable à un vaste projet décennal de réensablement de la pointe du Cap Ferret, la presqu’île qui ferme le bassin d’Arcachon et subit inexorablement l’érosion du trait de côte.

Cette flèche sablonneuse où de nombreuses célébrités possèdent des résidences secondaires, subit une érosion de 4 à 5 m par an, selon l’Observatoire de la Côte Aquitaine. Assurant que, si rien n’est fait, 12 appartements, trois locaux commerciaux et six maisons individuelles seront menacés par les eaux d’ici à 2045, le Syndicat intercommunal du bassin d’Arcachon (Siba) a mis sur pied un plan qui prévoit de puiser en dix ans plus d’un million de m3 de sable en mer, sur un banc proche, pour consolider la ligne de côte. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]

Mais dans un avis consultatif rendu le 4 mai, et révélé mercredi par le quotidien Sud Ouest, le Conseil demande au Siba de revoir sa copie. Rappelant d’abord que la politique nationale sur l’érosion du trait de côte est de s’adapter et d’éviter « la défense systématique contre la mer », le Conseil reproche à ce plan d’avoir « sous-estimé » ses impacts, « en particulier pour le milieu marin », citant le cas des zostères, des plantes aquatiques, ou « les récifs d’hermelles », des vers marins.

Le Conseil, rattaché au ministère de l’Ecologie, note aussi que la zone contient un « fort gisement de palourdes et élevages d’huîtres générant chacun de forts revenus » et joue « un rôle de nurserie » pour de nombreuses espèces, dont les anguilles, la sole, le bar… Pour le Conseil, il faut aussi mieux étudier l’impact du bruit pendant les travaux, du recours envisagé au sable terrestre en cas d’urgence et les conséquences hydrodynamiques pour les courants marins.

L’érosion de la pointe du Cap Ferret est liée à la fois aux vents et à la houle côté océan et à la marée et aux courants côté bassin. Le Siba veut déposer 300.000 m3 la première année et ensuite redéposer quelque 150.000 m3 tous les deux ans en sable prélevé sur le banc du Bernet, de l’autre côté du Bassin. Le syndicat a déjà mené une action similaire de l’autre côté du bassin, à Pyla-sur-Mer. Tout au bout de la pointe, et donc le plus exposé, l’homme d’affaires Benoît Bartherotte remblaie inlassablement depuis des années sa propriété en déversant des tonnes de roche.

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