Dans sa dernière étude publiée dans le rapport Planète Vivante 2020 de WWF, l’Institut International d’Analyse des Systèmes Appliqués (IIASA), alerte sur les risques pour la biodiversité. Les chercheurs recommandent de faire efforts pour lier conservation et restauration des espèces tout en transformant notre système alimentaire.
« Si cela continue, il n’y aura plus suffisamment de ressources pour subvenir aux besoins des générations futures », explique l’Institut International pour l’Analyse des Systèmes Appliqués (IIASA). Cette étude montre qu’il est impossible de préserver la biodiversité et la population humaine sans changer nos systèmes. Les chercheurs ont alors évalué s’il était envisageable d’inverser la courbe du déclin de la biodiversité, en prenant en compte l’utilisation actuelle et future des terres, tout en évitant de compromettre les objectifs de développement durable. Ils ont exploré les actions nécessaires pour atteindre l’objectif de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique et stopper le déclin de la biodiversité.
L’étude suggère dans un premier temps d’intensifier les efforts de conservation et de restauration. Dans un scénario imaginé par les chercheurs, il faudrait que les zones protégées atteignent rapidement 40% des zones terrestres mondiales. À cela doit s’ajouter des efforts importants de restauration des terres dégradées et d’aménagement du territoire afin de trouver un équilibre entre les objectifs de production et de conservation. Ces efforts de restauration et conservation sont cependant insuffisants pour stopper le déclin de la biodiversité. Les chercheurs ont alors pensé à transformer le système alimentaire. Il s’agirait de réduire considérablement le gaspillage, d’opter pour un régime alimentaire ayant un faible impact environnemental et d’orienter vers un commerce plus durable.
Dans le cadre d’un développement durable, il est essentiel de combiner tous ces changements. « Les efforts de conservation et restauration auraient tendance à faire augmenter les prix des produits alimentaires, ce qui pourrait entraver les progrès futurs dans l’élimination de la faim », déclare Michael Obersteiner, chercheur à l’IIASA. Dans le scénario où les trois recommandations seraient mises en place, le champ d’actions pour la conservation et la restauration serait plus large et les potentiels effets négatifs sur la sécurité alimentaire seraient désamorcés. Cela engendrerait même des avantages connexes, tels que la contribution à des objectifs d’atténuation du changement climatique, une réduction de la pression sur les ressources en eau et également des avantages pour la santé.