Plus de 350 baleines grises se sont échouées en mer depuis début 2019, des dizaines voire centaines d’autres sont mortes en mer. Le journal Le Monde publie une enquête réalisée par Nathaniel Herzberg sur cette « mystérieuse hécatombe. »
215 baleines grises se sont échouées en 2019 sur la côte Pacifique, où elles élisent domicile en hiver. En 2020, 144 de ces mammifères ont été retrouvés sur les plages entre le Mexique et l’Alaska. Dans son enquête, Le Monde interroge entre autres Frances Gulland, chercheuse associée en biologie marine à l’université de Californie-Davis. Pour elle, le nombre de baleines grises échouées en 2020 n’est pas très rassurant.
Bien qu’en diminution par rapport à l’année précédente, les chiffres sont quatre fois supérieurs à ceux d’une année normale. « Nous n’avons jamais vraiment compris ce qui s’était passé », avoue-t-elle au Monde, Beaucoup d’animaux morts étaient émaciés sans que nous ayons pu déceler de maladies particulières. Nous avons donc pensé que cela pouvait être lié à une vague de chaleur et à la perturbation du régime alimentaire des baleines dans l’Arctique, là où elles accumulent leurs réserves. En même temps, 25 % des morts faisaient suite à des collisions avec des bateaux ou à des enchevêtrements dans des filets ou des mouillages. Et puis, par la suite, il y avait eu d’autres années chaudes, sans hausse particulière de la mortalité… Donc beaucoup d’hypothèses, peu de réponses. Et nous revoilà vingt ans après, mieux formés, mieux équipés, mais nous n’avons toujours pas l’arme du crime. Juste de forts soupçons. »
Leurs soupçons se portent sur le dérèglement climatique. Les ressources permettant d’alimenter ces mammifères gigantesques diminuent et les zones de glace où elles se trouvent, fondent ce qui rallonge la distance migratoire pour les baleines. « Une arrivée tardive au Mexique, plus de fausses couches, des petits moins bien nourris, moins d’attention aux menaces, une moindre résistance aux infections », écrit Le Monde.
L’enquête du Monde (article payant)