Un quart des côtes françaises en Méditerranée sont en mauvaise santé à cause de l’urbanisation et du tourisme, avertit mercredi l’UICN France, alors qu’ils accueillent une faune et une flore spécifique et jouent un rôle contre l’érosion.
« Le bassin méditerranéen constitue l’un des 36 points chauds de la biodiversité dans le monde, où la biodiversité est particulièrement riche, mais aussi particulièrement menacée », rappelle le comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) dans un communiqué. La situation est identique en France, où « sept des neuf écosystèmes constituant les cordons dunaires et rivages sableux méditerranéens, représentant environ 26% du linéaire méditerranéen en France, dont la Corse, sont évalués +en danger+ ou +vulnérable+ », poursuit l’UICN, qui a mené cette évaluation avec l’Office français de la biodiversité (OFB) et le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN). « Cette première évaluation de l’état de dégradation des littoraux sableux méditerranéens en France révèle combien ces écosystèmes ont été profondément affectés et fragmentés par l’artificialisation du littoral depuis les années 1960, souligne l’UICN, qui pointe aussi du doigtles impacts actuels de la surfréquentation touristique et de la modification de la dynamique sédimentaire littorale à l’échelle de la façade méditerranéenne, qui aggravent les phénomènes d’érosion des côtes». [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]
Ces dunes et plages sableuses « limitent l’érosion et le recul du trait de côte » en France, tout en accueillant de nombreuses espèces, notamment des oiseaux migrateurs: la Camargue et les étangs palavasiens, à côté de Sète « rassemblent près de 190.000 oiseaux.Cette région accueille aussi l’unique zone de nidification en France du flamant rose et plus de 80 % de la population française de la sterne naine» . Les écosystèmes les plus menacés sont les dunes blanches, « en danger » selon la classification de l’UICN. Elles ont souvent disparu « au profit d’une urbanisation implantée directement en haut de plage, en particulier sur le littoral du golfe du Lion ». Celles qui n’ont pas été artificialisées sont adossées à des routes, des parkings ou des zones urbaines « qui bloquent totalement leur mobilité ». Le piétinement par les touristes l’été déstabilise les plantes et animaux et « accélère l’évacuation du sable par le vent ». Six écosystèmes sont « vulnérables » sur le pourtour méditerranéen français : les plages sableuses, les laisses de mer végétalisées, les dunes grises , les junipéraies dunaires, les dunes embryonnaires et les dunes boisées. Deux autres milieux, les fruticées dunaires et les dépressions dunaires, doivent être étudiées de manière plus approfondie.
La Liste rouge des écosystèmes de l’UICN permet, selon un standard mondial, d’évaluer les menaces pesant sur la biodiversité à l’échelle des écosystèmes. Cette Liste rouge vient ainsi s’inscrire en complément de la Liste rouge des espèces menacées de l’UICN pour apporter des connaissances plus complètes sur l’état de la biodiversité. En plus d’identifier les écosystèmes menacés, la Liste rouge des écosystèmes permet de connaître et de décrire l’ensemble des processus qui les affectent. Ces résultats facilitent la mise en place d’actions et la prise de conscience politique et sociétale face à l’importance des enjeux de conservation de la biodiversité, à l’échelle des écosystèmes.
L’élaboration de la Liste rouge des écosystèmes en France est pilotée par le Comité français de l’UICN, en partenariat avec l’Office français de la biodiversité (OFB) et le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN). Les évaluations des littoraux méditerranéens ont été réalisés en collaboration avec les Conservatoires botaniques nationaux et l’expertise de nombreux membres et des experts du réseau de l’UICN en France.
La liste rouge des écosystèmes en France
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