Des perquisitions en Tarn-et-Garonne ont permis de confisquer cinq chardonnerets élégants, une espèce menacée sujette à un trafic international.
Cinq chardonnerets élégants, une espèce de passereau protégée, ont été saisis chez des particuliers fin mai par l’Office Français de la Biodiversité (OFB) et les services de la gendarmerie en Tarn-et-Garonne. Comme de nombreux passereaux granivores, le chardonneret élégant subit un déclin marqué en France, avec une diminution de près de 40 % de ses effectifs sur ces dix dernières années. « Cette situation peut s’expliquer par la modification des pratiques agricoles et en particulier le net recul des jachères et des chaumes hivernaux, dans lesquels les chardonnerets trouvent une importante source d’alimentation« , explique l’OFB dans un communiqué. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]
Mais le braconnage y est également pour quelque chose : des milliers d’oiseaux sont capturés chaque année, d’après l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Les chardonnerets sont souvent destinés à la pratique de concours de chant et de beauté. Leurs captures jusque dans les parcs publics alimentent un trafic lucratif à destination de la France et du Maghreb – avec Marseille comme plaque tournante – qui nuit à la conservation de l’espèce.
Sur instruction du Parquet de Montauban, « des inspecteurs de l’environnement du service départemental de Tarn-et-Garonne sont intervenus en partenariat avec la communauté de brigade de la Gendarmerie de Nègrepelisse dans le cadre d’une affaire de détention illicite d’oiseaux protégés« , indique l’OFB. Deux perquisitions ont permis de saisir 5 chardonnerets élégants, dont quelques « mulets« , des hybrides également protégés issus de croisement entre un chardonneret et un canari. Les chardonnerets ont pu être relâchés dans un milieu propice, tandis que les mulets, qui risqueraient de polluer génétiquement l’espèce, ont été confiés à des structures compétentes.
« Au titre du droit de l’environnement français, la capture, la détention, le transport et la commercialisation de spécimens d’espèce protégée comme le Chardonneret élégant (Carduelis carduelis) sont interdits et constituent des délits, rappelle l’OFB. Les auteurs encourent une peine de 150 000 euros d’amende et trois ans d’emprisonnement. »
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