« Nos forêts traversent une crise majeure, leur processus vital est engagé »… (2 mn 30)

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Au Congrès des maires, la Fédération nationale des communes forestières (FNCOFOR) a rendu public un Appel pour la sauvegarde des forêts, aux accents très alarmants. L’ONF met en place des « îlots d’avenir » pour tester des essences résistances.

« Nos forêts traversent une crise majeure et leur processus vital est engagé : dérèglements climatiques, tempêtes, incendies, parasites, maladies, sécheresse, dommages causés par les gibiers, écrivent les élus des communes forestières. Les conséquences budgétaires pour les Collectivités sont déjà là mais aussi pour toute l’économie de la filière forêt-bois. Ce n’est pas la première crise, mais contrairement aux précédentes, celle-ci est plus rapide et intense; elle appelle à un changement radical de positionnement de tous les acteurs liés à la forêt. Nous sommes aujourd’hui dans une cascade d’incertitudes scientifiques, climatiques et techniques. Mais, incertitude ne veut pas dire inaction, bien au contraire. Il ne faut pas craindre d’expérimenter, d’innover et d’intervenir collectivement pour adapter et sauvegarder nos forêts. Il y a déjà des solutions. Les élus de France interpellent solennellement l’État pour demander la tenue d’Assises de la forêt et définir un plan de sauvegarde des forêts françaises, tant au niveau de la dynamique territoriale que financière ». [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]

La Fédération nationale des Communes forestières est une association créée en 1933 qui représente plus de 6 000 collectivités adhérentes : des communes propriétaires de forêts principalement mais aussi des syndicats de gestion forestière, des intercommunalités, des départements et des régions.

Ses actions s’articulent autour de la gestion durable et multifonctionnelle de la forêt, prenant en compte toute ses fonctions : économiques, sociales et environnementales, d’une vision de l’espace forestier comme atout du développement local, de l’autonomie énergétique des territoires et l’engagement pour le climat, et du soutien à une économie de proximité de la filière forêt-bois.

Face à la crise des forêts que dénonce la FNCOFOR, l’Office national des forêts (ONF), qui gère en France les forêts domaniales et les forêts communales, met en place des « îlots d’avenir ». pour repérer et sélectionner les essences qui demain sauront résister aux climats plus chauds et secs. Ces îlots doivent permettre de démultiplier les résultats des expérimentations et de tester, en conditions réelles de gestion forestière, de nouvelles essences et provenances d’arbres dans tout le pays afin de pouvoir sélectionner les plus adaptées et augmenter le panel d’espèces. Un autre objectif à plus long terme est de pouvoir utiliser ces îlots pour récolter des graines adaptées aux conditions françaises issues de ces nouvelles essences d’avenir. Situés en pleine forêt, ces laboratoires à ciel ouvert vont permettre de recueillir, sur une diversité d’essences, des données sur la croissance des arbres, leur mortalité éventuelle, leur adaptation au terrain, au climat… Ces analyses constituent un apport précieux pour les choix de gestion sylvicole.

La forêt domaniale de Haye (Meurthe-et-Moselle) est l’une des premières forêts où ont été installés des îlots d’avenir en France. Pour remplacer le hêtre et le chêne pédonculé, trop sensibles à la hausse des températures, trois essences ont été sélectionnées : le chêne pubescent, le sapin de Turquie et le Calocèdre. Le début des plantations a eu lieu en mars 2017. Au total, 1.110 plants ont été introduits. La prochaine campagne d’ampleur de plantations aura lieu dans le Grand Est dès l’automne 2020 et se poursuivra jusqu’en 2022. 75 îlots de deux hectares, au sein desquels seront introduits 300.000 plants, sont prévus dans le Grand Est. Leur suivi sera effectué par les gestionnaires locaux et les données seront collectées. D’ici à 2022, une centaine d’îlots d’avenir seront implantés partout en France. Les régions Grand est et Bourgogne Franche-Comté sont les plus concernées.

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