Pour évaluer l’état d’un écosystème, il faut des indicateurs. Et pour évaluer les indicateurs, comment fait-on ? La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) et l’Observatoire national de la biodiversité (ONB) proposent des réponses
Un indicateur est un outil de communication. Sa forme permet aux acteurs (scientifiques, gestionnaires, politiques et citoyens) de dialoguer et d’échanger autour d’un sujet en« parlant le même langage ». C’est également un outil qui résume des informations multiples et qui doit permettre d’appréhender des réalités très complexes, difficilement compréhensibles ou accessibles en l’état, tout en restant simple et intelligible. Il est donc une image de la réalité et non la réalité elle- même. C’est pourquoi il doit être accompagné de commentaires permettant de garder à l’esprit ses limites d’usage et d’application. Les indicateurs doivent être compréhensibles par différents publics et traiter d’enjeux de la biodiversité (par exemple la nécessité de stopper son érosion). Il est par ailleurs important que les informations fournies aux utilisateurs ne prêtent pas à confusion et que les risquesde mauvaise interprétation ou de mauvais usage des indicateurs soient limités ou tout au moins clairement mentionnés.
La bonne qualité des indicateurs est donc essentielle. Pour l’objectiver, l’ANB et la FRB ont donc développé une méthode d’évaluation qui porte sur plusieurs aspects :
- le choix de l’indicateur par rapport à l’objectif souhaité de description d’une situation et de son évolution (sa pertinence) ;
- la méthode de calcul de l’indicateur (sa construction, les choix de pondération, etc.) ;
- les conditions d’application de l’indicateur (par exemple à quelles échelles) ;
- les biais qui peuvent influencer la valeur de l’indicateur (robustesse et précision) ;
- les limites d’interprétation de l’indicateur (concepts de fiabilité et de sensibilité).
Et pour que les choses soient claires, leur rapport débute par un glossaire qui définit précisément les caractéristiques d’un indicateur : fiabilité (l’indicateur change toujours dans le même sens que le phénomène qu’il décrit) ; Sensibilité ou réactivité (la valeur de l’indicateur change proportionnellement au changement du phénomène décrit) ; robustesse et fragilité face aux biais (la mesure ou le calcul de l’indicateur reste fiable même lorsque les conditions varient. L’indicateur ne peut pas être affecté par des biais ou des variables non prises en compte dans son calcul) ; précision (l’indicateur mesure avec une faible marge d’erreur ou d’incertitude le phénomène qu’il est supposé décrire).