L’édition 2018 des chiffres clés de la biodiversité présente un bilan contrasté de la situation environnementale en France : les espèces et les milieux sont toujours plus anthropisés, mais l’implication des différents acteurs de la société n’a jamais été aussi forte.
Le Service de la donnée et des études statistiques (SDES), l’Agence française pour la biodiversité (AFB) et l’Observatoire national de la biodiversité (ONB) ont publié l’édition 2018 des « Chiffres clés » de la biodiversité. À partir d’une sélection de 27 indicateurs clés commentés, issus de l’observatoire, le recueil s’attache à présenter à un large public l’état et l’évolution des écosystèmes, des habitats et des espèces françaises, ainsi que les pressions majeures que les activités humaines font peser sur la biodiversité. Florilège non exhaustif :
- 26 % des espèces évaluées dans la Liste rouge nationale de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) sont considérées comme éteintes ou menacées et seulement 22 % des habitats d’intérêt communautaire sont dans un état de conservation favorable.
- 5,5 % du territoire abrite régulièrement au moins un grand prédateur (loup, lynx, ours) en 2017.
- L’artificialisation des sols en France métropolitaine a augmenté de 1,4% (65 758 ha) tous les ans de 2006 à 2015.
- 22 % des oiseaux communs spécialistes (c’est-à-dire avec de grandes exigences écologiques) ont disparu de métropole entre 1989 et 2017.
- La population de chauves-souris a diminué de 38% de 2006 à 2016.
- La France compte 16 obstacles à l’écoulement pour 100 km de cours d’eau en 2018, alors que « seule la moitié des ouvrages répertoriés est encore utilisée ».
- 6 nouvelles espèces exotiques envahissantes s’installent dans chaque département en moyenne tous les dix ans depuis 1979.
- La vente de produits phytosanitaires a augmenté de 12 % en 2014-2016 par rapport à la période de référence 2009-2011, marquant l’échec du plan Ecophyto.
- Le nombre de données mises à disposition dans l’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) a augmenté de 13 % entre janvier 2017 et janvier 2018 (près de 42 millions de données d’observation d’espèces disponibles aujourd’hui).
- Le nombre de participants aux programmes de sciences participatives a été multiplié par 2,5 en 7 ans (21 143 en 2011 ; 53 732 en 2017), soulignant « une dynamique générale mettant en évidence un renforcement de l’implication en faveur de l’environnement, notamment la biodiversité », des collectivités, de la communauté scientifique, du monde associatif et des citoyens.
- La dépense nationale pour la protection de la biodiversité et des paysages a presque doublé en 15 ans (1,2 milliards d’euros en 2000 ; 2,1 milliards d’euros en 2015).
- Les aires protégées fortes représentent 1,37% du territoire métropolitain au printemps 2018 (La loi dite « Grenelle 2 » fixant comme objectif de préserver 2 % de la superficie terrestre du territoire métropolitain d’ici 2019), et 55 % des surfaces de nature remarquable (les zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique – ZNIEFF) font l’objet d’un statut de protection en avril 2018.