Le dauphin commun, une espèce protégée, voit sa mortalité augmenter sur le littoral Atlantique, notamment à cause de la pêche au chalut pélagique.
Depuis le début de l’année 2018, 300 petits cétacés, dont 80% de dauphins communs, se sont échoués sur le territoire français : c’est le constat que déplore l’association France Nature Environnement (FNE), dans un communiqué du 6 mars. Ce phénomène d’échouage, qui touche toute la façade Atlantique, n’est pas la partie émergée de l’iceberg : 80% des dauphins morts en mer coulant et se décomposant en mer, la mortalité globale de ces petits cétacés dans les eaux françaises est bien plus importante que le seul effectif des dauphins échoués. Ainsi, pendant l’hiver 2017, environ 4 000 dauphins communs sont morts en mer dans le golfe de Gascogne, dont 800 échoués. Or, selon l’Observatoire Pelagis-CNRS, « 90% des dauphins échoués portaient des marques de pêche, traces de filets, trous de gaffes et mutilations pour sortir les dauphins des filets où ils ont été emprisonnés. » FNE, impute donc principalement la mortalité des dauphins à la pêche au chalut pélagique. Mortalité qui « dépasse le seuil de 1,7% de mortalité d’une population d’environ 180 000 dauphins communs vivant près du talus continental, engageant à terme la disparition de cette population, souligne Denez L’Hostis, Président d’honneur de FNE. La responsabilité principale revient aux chalutiers pélagiques utilisant des filets traînés par un ou deux bateaux. Ils remontent à la surface les bars mais aussi des dauphins qui chassent les petites espèces de poissons dont se nourrissent les bars. Cette pêche intervient de plus sur des zones de reproduction du bar, un non-sens écologique ».
FNE, qui demande à faire partie du groupe de travail sur les mammifères marins créé par le gouvernement en 2017, en tant qu’ONG de protection de l’environnement, souhaiterait également voir interdite la pêche au chalut en bœuf et au chalut pélagique au moment de la reproduction du bar. Elle engage également la France à produire des rapports annuels sur la mortalité des cétacés en accord avec le règlement européen, et à développer la recherche sur les systèmes d’effarouchement des dauphins pour la pêche pélagique.