Quand s’engage un combat contre leurs pires ennemis, les fourmis, les vieux soldats termites servent plus souvent de chair à canon que leurs jeunes confrères, selon une étude parue mercredi, un « âgisme » qui s’avère bénéfique pour la communauté.
« Les vieux soldats participent à la défense des lignes de front et bloquent l’entrée des nids aux fourmis prédatrices plus souvent que les jeunes soldats », note l’étude publiée dans la revue Biology Letters de la Royal Society. « Soldats », « ouvriers », « reines » ou « rois »: les termites, insectes sociaux par excellence, vivent en colonies et s’organisent en castes, chacune différant dans sa morphologie et ses attributions. Leur réussite en termes de diversité, de répartition, de nombre et d’organisation n’est plus à prouver. Les termites creusaient déjà des tunnels à l’ère des dinosaures et sont maintenant environ 240 millions de milliards sur Terre (contre 7 milliards d’hommes).
Au sein d’une colonie, la caste des soldats est composée d’insectes mâles et femelles stériles. Généralement munis de grandes mandibules, d’une tête très solide leur servant de bouclier et de glande déchargeant des sécrétions défensives, ils sont incapables de se nourrir seuls. « Nous avons également constaté que les jeunes soldats étaient plus enclins à choisir la défense du roi et de la reine au centre du nid que les vieux soldats », précise l’équipe de chercheurs de l’université de Kyoto au Japon pour qui le sexe de l’insecte n’a, par contre, aucune incidence sur le positionnement de l’insecte au cours d’une attaque.
Selon l’étude, le fait que les vieux soldats se placent en première ligne n’a rien à voir avec un éventuel développement de leur compétence au fil des années: face à une attaque de fourmis, le rôle des soldats se limite à servir de bouchons vivants en bloquant les ouvertures de nid avec leurs têtes, rien à voir avec une spécialité patiemment acquise. Pour les chercheurs, cette répartition des tâches en fonction de l’âge augmente l’espérance de vie des soldats et donc la durée de leurs bons et loyaux services, permettant ainsi l’expansion de la colonie.