Soixante-cinq entreprises françaises, dont une vingtaine du CAC 40, ont présenté le 10 juillet 20 engagements communs, volontaires et non chiffrés pour préserver la biodiversité, reconnaissant que l’activité économique joue un rôle dans sa disparition.
Le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a fait de la biodiversité une de ses grandes priorités, alors qu’en métropole et Outre-mer confondus, près d’une espèce sur trois est en danger de disparition en France. « L’activité économique joue un rôle dans les cinq mécanismes de perte de biodiversité (artificialisation,pollution, surexploitation des ressources naturelles, espèces invasives et changement climatique) », ont reconnu 65 entreprises engagées dans une démarche volontaire de préservation de la biodiversité, dont BASF, Bouygues, Bayer, Michelin, Renault, LVMH, Carrefour ou encore Total. « Ayant pris conscience de cela, (les entreprises) sont nombreuses à souhaiter agir en faveur de la préservation de la biodiversité », selon un communiqué. Elles ont aussi conscience que la biodiversité représente « un capital naturel » pour leurs activités, toujours selon le communiqué. « Il faut que les entreprises sentent une pression forte de la société », estime Claire Tutenuit, déléguée générale de l’association des Entreprises pour l’environnement (EPE), à l’origine de cette initiative dénommée Act4nature. « Il y a tout un système à changer », assure-t-elle. Parmi les dix engagements communs, les groupes signataires promettent d’« intégrer la biodiversité dans (la) stratégie d’entreprise », d’« évaluer les différentes composantes de la biodiversité qui nous concernent par des indicateurs d’impacts directs et indirects », d’éviter, de réduire ou de compenser les « impacts en visant au cas par cas au moins une absence de perte » de biodiversité, ou encore de sensibiliser leurs salariés à la question. Ils s’engagent aussi à « rendre compte publiquement de la mise en oeuvre de ces engagements ». Pour définir ces engagements, les entreprises se sont basées sur des avis de scientifiques et d’ONG comme WWF ou le comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), ainsi que l’Agence française pour la biodiversité. Les entreprises présentent aussi une série d’engagements individuels, prenant plus en compte leur domaine d’activité.