La France vit à crédit (2 mn)

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Si le monde entier vivait comme les Français, l’humanité commencerait à creuser son déficit écologique dès le 5 mai. Soit trois mois avant la date du Jour du dépassement planétaire qui est tombée début août en 2017.

Si le monde entier émettait autant de carbone par ses activités, consommait autant de terres, utilisait autant de terrains bâtis que les Français, le Jour du dépassement planétaire – jour à partir duquel l’humanité a consommé l’ensemble du budget annuel mondial disponible en ressources naturelles – tomberait en 2018 le 5 Mai.

Si l’on s’intéresse strictement au territoire français et que l’on compare l’empreinte écologique de la France à sa propre biocapacité – c’est-à-dire les zones terrestres et marines du pays lui permettant d’absorber sa consommation à domicile – la France et les Français demanderaient à l’heure actuelle 1,8 fois plus à la nature que ce que les écosystèmes du territoire français sont en mesure de lui fournir. Depuis le 5 mai 2018, nous vivons à crédit. « Le constat est clair, écrit Pascal Canfin, directeur général du WWF-France, qui a calculé l’empreinte écologique nationale : si la planète était une entreprise, elle serait en faillite ». En 4 mois, nous avons pêché plus de poissons, abattu plus d’arbres et consommé plus d’eau que ce que la nature de notre territoire peut nous procurer au cours d’une année.

Réagissant à cette publication, le ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a déclaré : « Nous devons réapprendre à produire, et à consommer, pour vivre en symbiose avec notre environnement, car la poursuite des comportements actuels conduira inexorablement à des effondrements d’écosystèmes qui auront des conséquences tragiques sur notre économie, notre santé, notre alimentation. Nous ne pouvons pas vivre à crédit, car nous détruisons et gaspillons des ressources qui manqueront cruellement aux générations futures. Le Plan climat que j’ai présenté l’an dernier et qui est aujourd’hui mis en œuvre à travers la loi sur l’interdiction de la recherche et de l’exploitation des hydrocarbures, les actions pour la rénovation énergétique des bâtiments, le développement de l’économie circulaire et celui des véhicules « zéro émissions » doivent nous permettre d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 car le réchauffement climatique est la principale menace pour les écosystèmes. Mais nous devons changer de logique, et « réparer la nature et les écosystèmes » pour ne pas laisser de dette écologique à nos enfants. C’est le sens du Plan biodiversité dont je présenterai les grands axes le 18 mai ».

Télécharger le rapport du WWF