Quelque 750 personnes, selon la police, ont manifesté samedi à La-Bastide-de-Sérou (Ariège) contre un rassemblement dans cette même commune de quinze associations écologistes venues dresser un état des lieux de l’environnement sur fond de défense de la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées.
Dans une ambiance assez tendue, les contre-manifestants ont été tenus à l’écart des associations écologistes réunies dans une salle des fêtes par un important cordon de CRS, a constaté un correspondant de l’AFP. Cette contre-manifestation a été organisée notamment par les associations anti-ours (ASPAP), la Fédération des chasseurs et les syndicats agricoles (FDSEA, JA). Tous s’élevaient contre la présence en Ariège de ces « écologistes, zadistes », des associations qui défendent l’ours, ainsi que de L214. « Ce rassemblement est vécu comme une provocation. Ces gens passent leur temps à nous critiquer, nous insulter, nous mépriser et ne connaissent rien à la montagne », ont dénoncé Rémi Denjean et Jean-Pierre Mirouze, coprésidents de l’ASPAP.
Au cours de cette réunion, les associations locales, parmi lesquelles Férus (protection du loup, du lynx et de l’ours), Pays de l’ours-Adet, le Comité écologique ariégeois (CEA), L214, C’est Assez, Quel avenir pour notre vallée (QAPNV) ou encore Protégeons la haute Bellongue devaient effectuer un inventaire des atteintes à l’environnement à travers de multiples dossiers. Il s’agissait également de dresser une sorte d’état des lieux général et d’évoquer de nombreux sujets dont l’ours. Fin avril, plus de 1.200 manifestants, bergers, agriculteurs et élus de tous bords, avaient défilé à Pau pour s’opposer à la réintroduction dès cet automne de deux ourses dans les Pyrénées-Atlantiques, département voisin de l’Ariège, annoncé fin mars par le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot. La réintroduction de l’ours suscite de vives réactions. Les opposants estiment que la présence des ours met en danger les activités humaines et notamment le pastoralisme, surtout en raison d’attaques de troupeaux attribuées aux plantigrades. Selon la Confédération paysanne, 1.200 « victimes » leur sont imputables en 2017.